Les ventes du distributeur ont reculé de 3,0% à 20,02 milliards d'euros en données publiées, un chiffre proche des 20,09 milliards du consensus Infront Data pour Reuters.

Mais hors taux de change, essence, effets calendaires et à magasins comparables, la croissance est ressortie à 2,7%, après une hausse limitée à 1,9% au quatrième trimestre 2018.

Surveillés à la loupe, les hypermarchés français ont stabilisé leurs ventes (+0,1%), alors qu'ils avaient perdu 2,2% au dernier trimestre 2018, pénalisés par le mouvement des "Gilets jaunes".

Ils ont profité des baisses de prix opérées sur la marque propre Carrefour ou sur des produits bio, via des programmes de fidélité, ainsi que des mesures visant à transformer le modèle et passant par des réductions de surfaces non alimentaires déficitaires ou le développement du bio, des produits frais et du digital.

"Le plan de transformation progresse à un rythme rapide, grâce notamment aux investissements réalisés dans les prix dans l'ensemble des formats et aux mesures de transformation des hypermarchés", a déclaré mercredi Mathieu Malige, directeur financier du groupe.

Il s'est montré toutefois prudent pour l'évolution à attendre dans les prochains trimestres, évoquant encore "beaucoup de travail à faire" pour refondre le modèle.

Pour rester compétitifs et compenser les effets inflationnistes de la loi sur l'alimentation, les distributeurs français ont choisi de porter la guerre des prix sur d'autres terrains, opérant des baisses de prix sur leurs marques propres ou en misant sur leurs programmes de fidélité.

TROP TÔT POUR ANTICIPER LE RÉSULTAT OPÉRATIONNEL

Pour Carrefour, un retour à une dynamique durablement positive dans les hypers reste crucial. Ils comptent pour près du quart du chiffre d'affaires du distributeur et plombent les résultats depuis des années.

La tendance est restée positive dans les autres formats en France (+1,5% dans les supermarchés et +2,6% dans la proximité) et au total, les ventes alimentaires ont progressé de 2,0% dans l'Hexagone, tandis que la baisse a atteint 5,4% dans le non alimentaire concurrencé par les spécialistes du e-commerce, Amazon en tête.

Sorti de la déflation alimentaire, le Brésil (+6,6%) est resté solide grâce au succès des formats de semi-gros Atacadao, tandis que la baisse s'est poursuivie en Espagne et en Italie.

La Chine, toujours à la peine, poursuit son inexorable recul malgré les efforts déployés pour adapter le groupe à la digitalisation massive du marché local.

Interrogé sur le consensus des analystes concernant le résultat opérationnel courant annuel, le directeur financier a jugé qu'il était encore "trop tôt pour faire des anticipations dans un environnement marco-économique qui demeure volatil".

Tous les objectifs 2020 et 2022 en matière d'économies, de e-commerce, de bio et de cessions d'actifs non stratégiques ont été confirmés.

Le groupe a porté son objectif d'économies à 2,8 milliards d'ici 2020, contre 2,0 milliards auparavant, musclé ses objectifs de réduction de surfaces des hypers et d'ouvertures de formats de proximité. [nL5N20N1KY]

En Bourse, le titre Carrefour a fini à 16,75 euros mercredi, signant une progression de 12,4% depuis le début de l'année, tandis que l'indice sectoriel européen a pris 19,2%.

Le groupe a annoncé le remplacement de Bernard Arnault par son fils Alexandre au sein de son conseil d'administration.

Les chiffres de Casino sont attendus jeudi.

(Edité par Matthieu Protard)

par Pascale Denis

Valeurs citées dans l'article : Carrefour, Casino Guichard-Perrachon, Amazon.com