Paris (awp/afp) - Le distributeur français Carrefour et Tesco, le numéro un britannique des supermarchés, ont annoncé lundi la signature officielle de leur partenariat stratégique portant sur les achats en commun de produits pour leurs marques propres (MDD) et de biens non marchands.

Les deux groupes avaient dévoilé cet accord le 2 juillet, précisant alors qu'il devait permettre "d'améliorer l'assortiment et la qualité des produits à des prix encore plus bas au bénéfice des clients".

C'est le troisième partenariat d'ampleur signé par l'enseigne française en six mois, après ceux avec le géant chinois Tencent et l'Américain Google.

Les groupes n'ont pas communiqué dans l'immédiat d'éléments chiffrés relatifs à cette alliance, qui "sera régie par des cycles opérationnels de trois ans". Ils "s'attendent à ce que leur collaboration soit opérationnelle en octobre 2018", selon le communiqué diffusé lundi.

Pour Carrefour, dont l'assortiment en magasins comporte environ 25% de produits en MDD, négocier avec Tesco auprès des grands industriels pour mutualiser leurs achats permettra non seulement de réduire les coûts mais également de faire passer ce pourcentage à 33%, deux objectifs annoncés par son PDG Alexandre Bompard, le 23 janvier, dans le cadre de son plan stratégique.

L'enseigne britannique, qui a enregistré un bénéfice net confortable de 1,2 milliard de livres (environ 1,35 milliard d'euros) lors de l'exercice comptable 2017-2018 achevé fin février, propose quant à elle 50% de MDD dans ses rayons.

En avril et en mai, le groupe britannique, qui a annoncé des ventes en hausse de 1,8% au printemps, a ainsi commencé à tirer avantage du lancement de 2.850 produits sous sa propre marque, une politique qui s'inscrit dans le cadre ambitieux de la mise en rayon d'un total de 10.000 nouvelles références.

Les produits frais ne sont en revanche pas concernés par cet accord, chacune des enseignes continuant à travailler de son côté auprès de ses partenaires locaux et nationaux.

Carrefour a entamé depuis six mois un vaste plan de réduction des coûts et de réorientation stratégique qui lui a causé une perte nette de 861 millions d'euros au premier semestre, contre 78 millions d'euros de bénéfice un an auparavant.

Son chiffre d'affaires était en baisse de 3% sur la même période à 41,4 milliards d'euros, pénalisé par des effets de change défavorables et des marchés globalement moins porteurs.

afp/rp