À Paris, l'indice CAC 40 abandonne 0,56% à 5.025,61 points dans la matinée. À Francfort, le Dax recule de 0,54% et à Londres, le FTSE cède 0,03%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro se replie de 0,46%, le FTSEurofirst 300 de 0,23% et le Stoxx 600 de 0,24%.

Le cessez le feu sur le commerce conclu samedi pour 90 jours entre Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping en marge du G20 a été salué lundi par un vif regain d'appétit pour le risque qui a favorisé les Bourses mondiales et le pétrole.

Mais les doutes ont vite repris le dessus, les investisseurs estimant que la trêve commerciale sino-américaine laisse en suspens de nombreux points non résolus.

"Les annonces sur le commerce ont probablement laissé le marché avec plus de questions que de réponses; les Etats-Unis et la Chine peuvent-ils vraiment résoudre leur différend en 90 jours?", s'interrogent les analystes de la National Australia Bank.

Aux craintes sur le commerce et la croissance mondiale, s'ajoutent les interrogations autour de la vigueur de l'économie américaine alors que la courbe des taux entre les emprunts d'Etat à trois et cinq ans, et ceux à deux et cinq ans, s'est inversée lundi pour la première fois depuis 2007.

Les analystes estiment qu'une inversion de la courbe entre les taux des emprunts à deux et dix ans - perçue comme le signal d'une récession prochaine - pourrait suivre.

VALEURS

Les segments les plus sensibles aux taux sont recherchés avec la baisse des rendements des obligations souveraines, notamment américaines. L'indice Stoxx de l'immobilier avance ainsi de 0,57%.

A contrario, les secteurs qui avaient le plus profité la veille de l'optimisme sur le front commercial retrocèdent du terrain, à l'instar du compartiment automobile dont l'indice Stoxx recule de 1,64%.

A Paris, Elior chute de 6,19% après avoir prévenu d'un ralentissement de sa croissance organique pour l'exercice 2018-2019.

De son côté, JCDecaux (-4,37%) est victime d'un avis défavorable d'Exane BNP Paribas qui a repris son suivi sur la valeur avec une recommandation à "sous-performance".

Pénalisés la veille par les craintes entourant le mouvement des "Gilets jaunes" et son impact économique, Carrefour et Vinci reprennent respectivement 2,10% et 0,45%.

En tête du SBF 120, Neopost grimpe de 7,85% après avoir confirmé ses objectifs pour 2018 et annoncé une croissance organique au troisième trimestre.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a mis fin brutalement à sept séances consécutives de hausse, clôturant mardi sur un perte de 2,39%.

La tendance a été aussi négative sur les autres places asiatiques, hormis les places chinoises qui sont parvenues à se retourner dans le vert en fin de séance : l'indice Hang Seng à Hong Kong a gagné 0,27% et l'indice composite de Shanghai s'est adjugé 0,42%.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en hausse lundi, soutenue par les valeurs les plus sensibles à l'évolution des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, après la trêve conclue pendant le week-end.

L'incertitude autour de ce dossier épineux a néanmoins pesé en fin de séance, les grands indices ayant terminé sous leurs plus hauts du jour. Le Dow Jones a gagné 1,13%, le S&P-500 a pris 1,09% et le Nasdaq Composite a progressé de 1,51%.

Mardi, les contrats à terme sur les indices américains sont orientés en baisse, autour de 0,6%.

TAUX

Le rendement de l'emprunt américain à 10 ans s'enfonce sous le seuil de 3%, en repli mardi de près de quatre points de base, à 2,955%. Il a reculé plus tôt jusqu'à 2,937%, son plus bas niveau depuis le 11 septembre.

L'écart entre les rendements à deux et dix ans s'est ainsi réduit à moins de 14 points de base, son niveau le plus faible depuis juillet 2007.

Cet écart ou "spread" est surveillé de très près car certains observateurs le considèrent comme un bon baromètre des risques de survenue d'une récession et des doutes des investisseurs sur l'évolution de la situation économique et de la politique monétaire.

La courbe entre les taux à trois et cinq ans s'est pour sa part déjà inversée lundi et se situe à -1,2 point de base.

En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans confirme son repli sous 0,3%. Il perd deux points de base, à 0,285%.

De leur côté, les taux italiens sont stables avant une annonce éventuelle de Rome dans la journée sur son projet de budget 2019.

CHANGES

L'accès de faiblesse sur les taux américains pénalise le dollar, en repli de 0,4% face à un panier de devises de référence. Le billet vert recule notamment face au yen (-0,7%) et face à l'euro (-0,3%) qui revient à 1,1385.

La livre sterling grimpe pour sa part face au dollar (+0,7%) après les déclarations de l'avocat général de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) qui a indiqué que le Royaume-Uni avait le droit de retirer unilatéralement sa notification de Brexit.

Cette annonce intervient alors que le Parlement britannique entame mardi cinq jours de débat sur l'accord de Brexit conclu entre la Première ministre britannique Theresa May et l'Union européenne.

PÉTROLE

En dépit de la prudence affichée par les Bourses, le marché pétrolier poursuit quant à lui sa remontée, en hausse de plus de 1,5% après avoir déjà gagné 4% la veille à la suite de la trêve sur le commerce entre Washington et Pékin. Les opérateurs de marché continuent d'anticiper une réduction de la production qui pourrait être décidée lors de la réunion de l'Opep à Vienne le 6 décembre.

Le baril de Brent évolue à 62,82 dollars tandis que le baril de brut léger américain se traite à 53,89 dollars.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Blandine Henault