À Paris, l'indice CAC 40 grappille 0,06% à 4.850,3 points vers 09h50 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,14% et à Londres, le FTSE recule de 0,45%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro est inchangé, le FTSEurofirst 300 perd 0,11% et le Stoxx 600 cède 0,02%.

La prudence devrait à nouveau dicter la conduite des investisseurs, refroidis par une croissance chinoise au plus bas depuis 30 ans, l'abaissement des perspectives de croissance mondiale du Fonds monétaire international, l'absence d'avancée sur le Brexit et dans les négociations sur le commerce entre les Etats-Unis et la Chine sans oublier des données macroéconomiques décevantes.

Une information du Financial Times selon laquelle l'administration Trump a rejeté une proposition chinoise de tenir cette semaine des discussions préparatoires avant les négociations commerciales a contribué à la morosité ambiante mardi soir à Wall Street, malgré le démenti de la Maison blanche.

"La nervosité liée à la croissance mondiale et aux tensions commerciales sont certainement des facteurs déterminants pour les marchés à l'heure actuelle", déclare Michael McCarthy, responsable de la stratégie chez CMC Markets.

 

VALEURS

Les secteurs automobile (-0,62%) et technologique (-0,5%) sont ceux qui pâtissent le plus de l'aversion au risque.

Ingenico affecte également le compartiment de la "tech" avec une baisse de 12,21% à 45,72 euros, un plus bas depuis avril 2013, le groupe ayant lancé mardi soir un avertissement sur ses résultats 2018.

L'équipementier néerlandais pour semi-conducteurs ASML perd lui 1,74% après avoir annoncé que son chiffre d'affaires du premier trimestre serait inférieur à celui de la même période en 2018 en raison du report de commandes de certains clients du premier au second semestre.

A Paris, STMicroelectronics se replie de 1,2%.

Parmi les quelques secteurs européens en hausse, celui de la distribution prend 1,42%, soutenu notamment par la hausse de 6,8% de Carrefour, en tête du Stoxx. Les investisseurs saluent la résistance des ventes du distributeur aux effets du mouvement des "Gilets jaunes" et la confiance affichée par le groupe.

Maisons du Monde gagne 7,88%, en tête du SBF 120, après des résultats annuels bien accueillis.

A l'inverse, Neopost chute de plus de 10%, après avoir dévoilé les grandes lignes de son nouveau plan stratégique.

 

EN ASIE

L'indice Nikkei a terminé en baisse de 0,14%, l'inquiétude concernant le commerce mondial et la baisse plus forte que prévu des exportations ayant freiné la prise de risque.

"Le Japon est dans une position difficile en raison de sa dépendance économique vis-à-vis des Etats-Unis et de la Chine. Ses actions cycliques dépendent de la demande des deux pays", a déclaré Takatoshi Itoshima, chargé de stratégie chez Pictet Asset Management.

La Banque du Japon (BOJ) a maintenu sa politique monétaire inchangée comme attendu et a réduit ses prévisions d'inflation, mettant en garde contre la montée des risques économiques.

"La révision à la baisse des prévisions d'inflation souligne que le resserrement monétaire reste une perspective très lointaine", a déclaré Marcel Thieliant, économiste chez Capital Economics.

En Chine, l'indice CSI 300 des grandes capitalisations a cédé 0,07%.

 

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en baisse mardi après quatre jours de hausse d'affilée, et une session chômée lundi, plombée par de nouvelles craintes d'une dégradation de l'économie mondiale et des relations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine. [.NFR]

L'indice Dow Jones a perdu 1,22%, le S&P-500 a reculé de 1,42% et le Nasdaq Composite a cédé 1,91%.

 

CHANGES

Les variations sont limitées sur le marché des devises: le dollar est stable face à un panier de devises de référence. L'euro est également proche de l'équilibre à 1,136 dollar.

La livre sterling avance pour sa part d'environ 0,25% face au dollar et à l'euro, proche de son plus haut de la mi-novembre, signe que les traders s'attendent à ce que la Grande-Bretagne évite une sortie chaotique de l'Union européenne.

"Le marché écarte maintenant complètement la perspective d'un Brexit difficile, bien que le risque politique reste toujours d'actualité et que la volatilité risque à coup sûr de grimper si la visibilité reste floue", a déclaré Kathy Lien, responsable de la stratégie changes chez BK Asset Management.

 

TAUX

Sur le marché obligataire, le rendement du Bund à 10 ans est stable, autour de 0,24% après être tombé jusqu'à 0,218% plus tôt en séance, un creux d'une semaine, les investisseurs adoptant déjà une posture attentiste avant la réunion jeudi du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne.

"La BCE va probablement reconnaître que les perspectives de croissance risquent de se détériorer sans modifier de manière significative l'orientation de sa politique monétaire ou ses prévisions de taux", écrit Florian Hense, économiste chez Berenberg dans une note.

Le rendement du 10 ans américain est en légère hausse autour de 2,75%.

Celui du dix ans espagnol évolue pour sa part à un plus bas de six mois après une demande record pour une adjudication obligataire la veille.

 

PÉTROLE

Les cours du brut évoluent en légère baisse, rattrapés par la morosité sur les marchés d'actions, en dépit des annonces de la Chine sur sa volonté d'augmenter ses dépenses budgétaires cette année pour soutenir son économie.

Le baril du Brent évolue autour de 61,45 dollars et le brut léger américain est en dessous des 53 dollars.

 

(Avec Saikat Chatterjee et Virginia Furness à Londres, édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga