Ajoute citations Mélenchon et demande de commission d'enquête d'une sénatrice

PARIS (awp/afp) - Le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon s'est dit vendredi "écoeuré" face au nombre de masques annoncés à la vente par la grande distribution qui affirme elle ne pas avoir constitué de "stocks".

"Je suis écoeuré quand je découvre qu'il y a un commerce de masques et que certains pouvaient s'approvisionner", a-t-il affirmé sur France 2.

"Donc j'avais raison de demander la réquisition de toute l'industrie textile pour que chaque personne ait accès gratuitement à un masque", a-t-il affirmé.

"Ce ne me donne pas envie d'applaudir un bazar pareil: ni cette carte qui ne marche pas, ni le fait qu'il n'y ait pas de contrôle sur les prix alimentaires, ni toutes ces décisions qui montrent que le pouvoir a perdu pied", a-t-il poursuivi.

Selon lui, la décision du déconfinement qui doit débuter le 11 mai "a été prise de manière tout à fait hasardeuse. On se décharge sur les maires de prendre la décision de rouvrir ou non les écoles", a-t-il dénoncé

"Il fallait planifier", a-t-il insisté, rappelant "avoir lancé l'alerte le 30 mars". "Il faut que tout le monde ait un masque, donc il faut réquisitionner l'industrie textile. Il faut comme, l'a demandé l'Organisation mondiale de la Santé +tester, tester, tester+ tout le monde (...) Et quand ils sont malades, il faut pouvoir les isoler et donc réquisitionner des logements, notamment dans la chaine hotelière", a-t-il ajouté.

Les Ordres des professions de santé se sont offusqués dans un texte cinglant du nombre "sidérant" de masques annoncés à la vente par la grande distribution qui a affirmé ne pas avoir de "stocks cachés" et que les commandes n'allaient être livrées que "très progressivement".

"Il n'y avait pas de stocks de masques cachés en France", a également assuré vendredi soir le directeur de la Santé Jérôme Salomon, interrogé sur le sujet.

La grande distribution, qui pourra vendre des masques à partir du 4 mai, "s'investit dans la distribution de masques grand public (...) Il ont aussi commandé des masques sanitaires comme c'est autorisé en tenant compte des règles strictes de la réquisition qui effectivement s'appliquent. Ce sont des petits volumes", a-t-il ajouté.

"On a sécurisé 170 millions de masques dits chirurgicaux", avait auparavant déclaré le président du géant du secteur, Michel-Edouard Leclerc, sur BFMTV.

Mercredi, le patron de Carrefour Alexandre Bompard avait affirmé sur BFMTV: "On est en mesure aujourd'hui d'annoncer que nous avons sécurisé 225 millions de masques, 175 millions qui sont des masques dits chirurgicaux, 50 qui sont des masques en textiles, pour nos clients" ainsi que "70 millions pour nos salariés, ceux-là sont de côtés".

La Sénatrice de Gironde Nathalie Delattre, a elle demandé la constitution d'une commission d'enquête sur le sujet, dans un courrier au président du Sénat Gérard Larcher et transmis à l'AFP.

"De deux choses l'une: soit la grande distribution a une puissance de frappe infiniment supérieure à celle de l'Etat et a réussi à se procurer autant de masques en si peu de temps, et dans ce cas-là la commission devra faire toute la lumière sur les insuffisances de la chaîne de décision nationale. Soit la grande distribution se moque de la santé du peuple français, et devra répondre à cette question : combien de vies auraient pu être épargnées si ces stocks avaient été distribués plutôt que d'être stockés en attendant d'être vendus !", écrit-elle.

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