par Laetitia Volga

Wall Street est attendue en hausse prudente lundi grâce aux espoirs de reprise économique mais les Bourses européennes, qui ont un temps profité de l'orientation positive des futures américains, repartent à la baisse à mi-séance, les craintes liées à la propagation de l'épidémie restant prégnantes.

Les futures sur indices new-yorkais réduisent leurs gains et signalent une ouverture de Wall Street en hausse d'environ 0,5% pour le S&P-500 et le Dow Jones et de 0,7% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 perd 0,61% à 4.949,18 vers 11h15 GMT après avoir évolué entre 4.902,06 et plus de 5.000 points dans la matinée. À Francfort, le Dax cède 0,54% et à Londres, le FTSE lâche 0,25%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 0,48%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 0,78% et le Stoxx 600 de 0,51%.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé dimanche une progression record du nombre de cas d'infection dans le monde, avec 183.020 nouvelles contaminations enregistrées en 24 heures.

Cette annonce alimente les craintes d'une résurgence de l'épidémie susceptible de freiner la reprise économique, d'autant que d'autres signaux d'alerte ont émergé.

En Allemagne, le taux de reproduction du nouveau coronavirus a bondi à 2,88 dimanche contre 1,79 la veille et aux États-Unis, Apple a décidé de fermer ses magasins dans plusieurs Etats confrontés à une résurgence du coronavirus.

"On peut se demander si le pic actuel de cas dans certaines régions fait toujours partie de la première vague ou pas. Les marchés boursiers restent sensibles à la fois aux risques liés à la pandémie, aux mesures de relance et aux données économiques. Nous attendons toujours des signes indiquant si la forte tendance à la hausse se confirme", a déclaré Neil Wilson chez Markets.com.

En attendant, la réouverture de l'économie se poursuit en Europe où l'Espagne a rouvert dimanche ses frontières et a mis fin à l'état d'urgence et la France a entamé ce lundi une troisième phase de déconfinement.

VALEURS EN EUROPE

Le secteur du pétrole et du gaz signe la plus forte baisse en Europe, son indice Stoxx abandonnant 1,77% devant celui de la banque (-1,45%) et des télécoms (-1,37%).

A Francfort, Wirecard continue de plonger. Le groupe de services financiers perd 38,81%, ce qui porte sa chute à plus de 80% en trois jours, après avoir reconnu que des soldes de trésorerie représentant un montant de 1,9 milliard d'euros pourraient tout simplement ne pas exister.

Lufthansa recule de 5,35% alors que le ministre allemand de l'Economie devrait rencontrer dans la journée le premier actionnaire de la compagnie au sujet du plan de soutien de 9 milliards d'euros que ce dernier conteste.

En tête du CAC 40, Carrefour gagne 2,87%, grâce à un relèvement de recommandation de JPMorgan à surpondérer.

Arkema grimpe de 3,04%, porté par une information de l'agence Bloomberg selon laquelle le groupe de chimie a contacté des candidats potentiels au rachat de son activité plexiglas.

Le français Mediawan bondit de 41,16% après avoir annoncé notamment l'acquisition de Lagardère Studios et la création d'une nouvelle holding, afin de devenir un des leaders européens de la production de contenus audiovisuels.

TAUX

En plus de l'aversion au risque, les rendements obligataires en zone euro baissent dans l'espoir que des changements dans la composition de la Cour constitutionnelle allemande puissent réduire les tensions avec la Banque centrale européenne (BCE) dont elle a jugé le programme d'achats de titres publics en partie anticonstitutionnel.

Le rendement du Bund allemand à 10 ans, taux de référence de la zone euro, perd plus de deux points de base à -0,44% et son équivalent italien en perd six, à 1,364%.

Sur le marché américain, le taux des emprunts d'Etat américains à 10 ans recule beaucoup plus légèrement, à 0,6888%.

CHANGES

Le dollar cède une partie du terrain gagné la semaine dernière face à un panier de devises de référence et l'euro (+0,27%) en profite pour revenir à plus de 1,12 dollar.

PÉTROLE

Les cours pétroliers reculent à nouveau à cause du risque qu'une augmentation des infections au coronavirus dans le monde puisse freiner la reprise de la demande de brut.

Le baril de Brent perd 0,36% à 42,04 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,63% à 39,5 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)