(Actualisation: commentaire d'analyste, cours de l'action à la mi-journée)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le titre Casino demeure en tête du SBF 120 lundi à la mi-séance, grimpant de 3,3% à 33,99 euros, bien parti ainsi pour signer une huitième séance de rebond consécutive. Après avoir sombré fin août/début septembre à un plus bas depuis 1996, sous le coup d'une nouvelle offensive de Muddy Waters Research, l'action a rebondi de plus de 30%. L'investisseur activiste et qui mène publiquement campagne contre Casino au motif de la complexité et de l'endettement de sa structure actionnariale, se trouve ainsi pris à contre-pied.

Carson Block, le fondateur de Muddy Waters, affirme en substance que l'empilement de sociétés holdings permettant à Jean-Charles Naouri de contrôler Casino - au premier chef desquelles Rallye, qui est également coté - dissimule un endettement excessif, que les dividendes remontés des entités opérationnelles de Casino peinent à étancher. Dans ce contexte, l'approche d'une importante échéance obligataire pour Rallye a accentué la pression. La holding, qui détient 51,3% des parts de Casino et 64,5% de ses droits de vote, doit rembourser le 15 octobre 300 millions d'euros d'obligations.

Bien que le groupe ait affirmé que le refinancement de cette échéance était couvert, le cours de ces obligations a brutalement accusé une forte décote, traduisant l'inquiétude des investisseurs vis-à-vis de la capacité réelle de remboursement de la dette totale de 2,88 milliards d'euros de Rallye, à fin 2017. En effet, si les émissions obligataires proprement dites ne sont adossées à aucun actif, 250 millions d'euros de prêts bancaires sont nantis sur des titres Casino et 1,4 milliard d'euros de lignes de crédit sont également soumises (lors du tirage) à nantissements, sur la base de 130% du notionnel - autrement dit 1 euro prêté pour 1,3 euro d'action Casino nantie. Au fur et à mesure de la chute de l'action Casino, ces lignes de crédit devenaient ainsi de plus en plus chères.

L'annonce par Rallye de la signature auprès de cinq banques (BNP Paribas, Crédit Agricole CIB, CIC, HSBC et Natixis) d'une ligne supplémentaire de 500 millions d'euros, cette fois sans aucun nantissement sur les titres Casino, apporte dans ce contexte une considérable bouffée d'oxygène. Au-delà du montant significatif, l'accord montre que le groupe bénéficie toujours du soutien de ces grandes banques.

"Le marché devrait être rassuré par cette annonce, qui écarte le risque de liquidité à court terme pour Rallye et, par extension, pour l'ensemble de la galaxie Casino", indique Bryan Garnier. Cependant la question de l'endettement demeure, ce qui devrait pousser le groupe à accélérer ses cessions et à ne plus avoir de tabous, ajoute l'analyste.

Sur le marché obligataire, les titres à échéance du 15 octobre 2018 de Rallye sont revenus, pratiquement, à leur valeur nominale. La nécessité de placer de nouvelles actions Casino en garantie s'éloignant, le titre amplifie son rebond.

-Guillaume Bayre, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 93 ; gbayre@agefi.fr ed: ECH

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