Le groupe, qui bataille pour reconquérir la confiance des marchés en opérant des cessions d'actifs massives afin de se désendetter, a fait état jeudi d'une croissance organique de 4,3% au premier trimestre de l'année, après une progression de 5,1% au cours des trois mois précédents.

Surtout, ses ventes en France, surveillées à la loupe, sont restées stables, décélérant dans tous les formats, à magasins comparables, hors essence et effets calendaires, hormis dans les hypermarchés Géant, où elles ont été légèrement positives (+0,3%).

En Bourse, le titre abandonne 3,88% à 36,21 euros à 11h38 alors que l'indice SBF120 est quasiment stable (-0,05%), tout comme l'indice sectoriel de la distribution (-0,11%).

La valeur, qui avait repris des couleurs début 2019 après un plongeon de 28% l'an dernier, est repartie à la baisse après des résultats annuels mal accueillis le 14 mars.

Elle accuse une chute de 24% par rapport à un plus haut de 47,58 euros touché le 1er mars.

"Toutes les enseignes en France ont fait moins bien que prévu et Casino signe sa plus mauvaise performance à données comparables en France depuis le 3e trimestre 2016, malgré des effets inflationnistes positifs et des ajustements liés au calendrier des fêtes de Pâques", notent les analystes de Bernstein.

L'analyste relève aussi que Casino fait nettement moins bien que Carrefour (-0,78%), pourtant plus exposé au format des hypermarchés, nettement plus difficile.

Ces chiffres viennent, selon lui, corroborer ses inquiétudes sur la stratégie à long terme du groupe "avec des prix qui sont repartis à la hausse selon les panélistes, des investissements réduits et beaucoup d'actifs vendus".

Les analystes de Deutsche Bank soulignent pour leur part que "quasiment toutes les enseignes ont ralenti par rapport au 4e trimestre 2018 alors que l'impact des 'Gilets jaunes' a été plus faible".

Le directeur financier de Casino a répondu jeudi que le groupe profitait d'un "mix" positif, avec notamment une forte progression des produits à plus forte marges, comme le bio, qui aurait un impact favorable sur la rentabilité.

Les analystes de Barclays s'interrogent aussi sur l'évolution des ventes dans les trimestres à venir, pour laquelle les bases de comparaison seront plus difficiles.

(Pascale Denis, édité par Marc Angrand)

Valeurs citées dans l'article : Carrefour, Casino Guichard-Perrachon, Rallye