Le groupe - dont la maison mère Rallye, elle aussi étranglée par la dette, a été placée sous sauvegarde en mai - se démène depuis des mois pour retrouver la confiance des investisseurs en s'engageant dans des cessions d'actifs massives et dans des ventes ou fermetures de magasins déficitaires en France pour doper sa rentabilité.

A 9h52, le titre Casino gagnait 2,1502% à 36,58 euros, inscrivant la plus forte hausse d'un SBF 120 en légère progression (+0,37%) et revenant à l'équilibre depuis le début de l'année après une perte de 28,1% en 2018.

A titre de comparaison, l'indice regroupant les valeurs européennes liées à la distribution affiche une hausse de près de 12% depuis début 2019 après un recul de 11% l'an dernier.

"(...) Au vu de l'avance constatée sur la première phase du plan de cession (2,5 milliards d'euros à réaliser d'ici le premier trimestre 2020, dont 2,1 milliards signés à ce jour), la revue détaillée des actifs en France a été achevée", précise le groupe dans un communiqué.

"Il en résulte l'identification de nouvelles cessions d'actifs pour un montant cible de deux milliards, cette deuxième phase du plan de cession étant à réaliser d'ici la fin du premier trimestre 2021."

ACTIVITÉS À PLUS HAUTE VALEUR AJOUTÉE

Les actifs déjà cédés portent notamment sur des ventes de murs de magasins Monoprix, supers ou hypermarchés. Ces cessions, combinées à la suppression du dividende et à la génération de trésorerie en France, doivent permettre à Casino de ramener sa dette nette en France à moins de 1,5 milliard d'euros à la fin 2020, contre 2,7 milliards fin 2018.

Cette génération de trésorerie, très surveillée par les acteurs de marché, a toutefois reculé au cours du premier semestre et certains investisseurs s'inquiètent de l'impact à long terme de la vente des murs des magasins.

Casino vend aussi des actifs jugés non stratégiques, à l'instar de sa filiale Vindémia, distributeur implanté dans l'océan Indien.

"Lors de sa publication semestrielle fin juillet, Casino avait annoncé la poursuite de sa stratégie de désendettement qui passerait par la vente d'actifs. Il ne faut pas oublier que Rallye (...) sera le premier bénéficiaire de cette remontée de free cash flow via la vente d'actifs", a noté une gérante.

"De plus, cela va permettre au groupe de faire son virage vers des activités à plus haute valeur ajoutée : e-commerce, commerces de proximité (...)."

Avant l'annonce de cessions d'actifs supplémentaires, le groupe a annoncé avoir relevé son offre portant sur le rachat des 50% détenue par sa filiale colombienne Exito dans le distributeur brésilien GPA, modifiant ainsi légèrement l'opération de simplification de sa structure en Amérique latine présentée au début de l'été.,

La bonne tenue des activités en Amérique latine permet au groupe de compenser en partie l'impact d'un marché français miné par une concurrence féroce.

(Benoit Van Overstraeten, avec la contribution de Sudip Kar-Gupta, édité par Jean-Michel Bélot)