Les principales Bourses européennes rebondissent lundi dans les premiers échanges, soutenues par les espoirs d'une action coordonnée des banques centrales pour atténuer les conséquences de l'épidémie de coronavirus sur l'économie mondiale.

À Paris, l'indice CAC 40 gagne 1,42% à 5.385,15 points vers 09h00 GMT. À Francfort, le Dax prend 1,03% et à Londres, le FTSE s'octroie 2,6%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro avance de 1,4%, le FTSEurofirst 300 de 2,12% et le Stoxx 600 de 1,49%.

Alors que l'épidémie de coronavirus continue de se propager à travers le monde, la perspective d'une intervention de plusieurs grandes banques centrales permet aux investisseurs de reprendre confiance après la semaine noire traversée par les Bourses mondiales la semaine dernière.

Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) a assuré vendredi, avant la clôture de Wall Street, que la banque centrale utiliserait tous les outils pour agir "de manière appropriée" afin de soutenir l'économie face aux risques liés à l'épidémie de coronavirus.

La Banque du Japon prendra les mesures nécessaires pour stabiliser les marchés secoués par l'épidémie de coronavirus, a déclaré lundi le gouverneur de la banque centrale japonaise, Haruhiko Kuroda.

Les anticipations d'assouplissement monétaire sont par ailleurs alimentées par l'annonce d'une chute encore plus forte qu'attendu du secteur manufacturier en Chine.

La publication des résultats définitifs des enquêtes mensuelles PMI dans le secteur manufacturier en Allemagne et en zone euro montrent une amélioration de l'activité dans le secteur qui reste toutefois en contraction.

"Nous maintenons notre avis selon lequel seule une action de politique monétaire de la part de la Fed pourrait être en mesure de rétablir au moins pour un certain temps un semblant de sérénité sur les marchés financiers", ont déclaré les économistes de Saxo Banque.

"Cela ne signifie pas qu'une baisse de 25 points de base des taux de la Fed va fondamentalement changer la donne (...) En revanche, on sait que la psychologie importe beaucoup dans l?évolution des bourses et une baisse des taux, même sans réel effet économique, aura pour effet vertueux de rappeler aux investisseurs que les banques centrales sont toujours là pour éteindre les incendies."

François Villeroy de Galhau a toutefois appelé lundi à "garder la tête froide" face aux effets de l'épidémie de coronavirus, jugeant que la politique monétaire déjà très accommodante des banques centrales était "adaptée".

VALEURS

La grande majorité des indices sectoriels européens évolue en hausse à commencer par celui du pétrole et du gaz (+2,5%) qui profite du rebond des cours du brut.

Schneider Electric est en tête du CAC avec un gain de 4,24% après la nomination de Hilary Maxson au poste de directrice financière et le relèvement de recommandation de Morgan Stanley à "surpondérer".

Rallye, maison-mère de Casino, prend 3,72% après avoir obtenu l'approbation par le tribunal de commerce de Paris de son plan de sauvegarde.

L'opérateur de satellites SES chute de 11,91%, en queue de peloton du Stoxx, après avoir abaissé ses prévisions d'Ebitda et de chiffre d'affaires pour 2020 face au ralentissement attendu dans ses divisions vidéo et réseaux.

EN ASIE

Après une ouverture dans le rouge, les places asiatiques ont inversé la tendance en cours de séance pour s'inscrire nettement dans le vert.

La Bourse de Tokyo a terminé en hausse de 0,95%, après avoir perdu jusqu'à 1,5% en début de séance.

Les Bourses de Chine continentale ont rebondi encore plus fortement, les très mauvaises statistiques alimentant les anticipations de soutien monétaire et budgétaire à l'économie.

Le CSI 300 des grandes capitalisations a grimpé de 3,29% et l'indice composite de la Bourse de Shanghai a bondi de 3,15%.

A WALL STREET

La Bourse de New York a subi vendredi une septième séance consécutive de baisse et fini la semaine sur une chute hebdomadaire sans précédent depuis la crise financière de 2008 même si l'intervention de Jerome Powell a freiné la baisse en fin de séance.

Le Dow Jones a fini en repli de 1,39% à 25.409,36 points. Le S&P-500, plus large, a perdu 0,82%, à 2.954,22 points tandis que le Nasdaq Composite restait inchangé à 8.567,37 points.

Les contrats à terme sur les trois indices américains laissent présager d'un rebond à l'ouverture lundi, avec des hausses de l'ordre de 1,7% à 2%.

TAUX

Signe de la prudence toujours de mise, le rendement des Treasuries à dix ans recule légèrement et a touché en séance un nouveau plus bas historique, à 1,0300%, avant de revenir autour de 1,12%. Il a perdu près de 40 points de base en une semaine alors que l'aversion au risque a poussé les investisseurs vers les actifs jugés les plus sûrs.

En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans gagne plus d'un point de base à -0,612%, après un plus bas vendredi depuis septembre 2019, -0,627%.

CHANGES

La perspective d'une baisse de taux aux Etats-Unis pèse sur le dollar qui perd 0,39%, à un plus bas d'un mois, face à un panier de devises internationales.

L'euro se rapproche de 1,109, un plus haut depuis le 3 février, et le yen monte encore après avoir gagné 3,6% la semaine dernière, sa plus forte hausse hebdomadaire depuis juin 2016.

PÉTROLE

Les cours du pétrole reprennent plus de 4% grâce aux espoirs d'une réduction plus importante de la production par les pays membres de l'Opep et de mesures de relance des banques centrales.

Le baril de Brent, qui a touché lundi un plus bas depuis juillet 2017 à 48,40 dollars, rebondit de 3,76% à 51,54 dollars le baril.

Le baril de brut léger américain revient à près de 46,5 dollars, après un creux de 14 mois à 43,32 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga