New York (awp/afp) - Caterpillar a maintenu mardi inchangée sa prévision annuelle malgré de solides résultats trimestriels, une prudence qui provoquait la chute du titre à Wall Street, inquiète des coûts des matières premières conséquence de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.

L'action du fabricant d'engins de chantier et de construction dévissait de 7,82% à 118,65 dollars vers 13H30 GMT.

"L'impact des récents tarifs douaniers était d'environ 40 millions de dollars au troisième trimestre", a indiqué la société dans un communiqué, essayant toutefois de minimiser les dégâts pour l'année.

"Pour l'ensemble de l'année 2018, nous anticipons que l'impact des tarifs douaniers sera dans le bas de la fourchette de 100 à 200 millions de dollars que nous avons fournie auparavant", affirme Caterpillar, qui anticipe des perturbations dans sa chaîne d'approvisionnement.

Reste que les récentes taxes douanières ont entraîné une hausse de ses coûts de production au troisième trimestre, dont les coûts du fret et des matériaux.

"Les coûts des matériaux ont été élevés en raison des hausses des prix de l'acier et des tarifs douaniers", reconnaît d'ailleurs l'entreprise.

Les cours de l'acier ont augmenté suite à la décision en mars de l'administration Trump d'imposer des taxes supplémentaires de 25% sur les importations chinoises, étendues en juin à l'acier européen, canadien et mexicain. Ces pays ont à leur tour riposté en prenant des mesures similaires.

Caterpillar, présent sur quasiment tous les continents, est un des baromètres de la santé de l'économie mondiale, ce qui rend la société, ainsi que les autres multinationales du secteur industriel, vulnérables aux mesures protectionnistes et à tout spectre de guerre commerciale.

Son compatriote Honeywell a par exemple prévenu la semaine dernière que les tensions commerciales sino-américaines allaient lui coûter "des centaines de millions de dollars".

Hausse des prix des machines

Si Caterpillar n'est pas particulièrement pessimiste, la société n'est guère optimiste non plus puisqu'elle anticipe toujours un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du nord, compris entre 11 et 12 dollars. C'est la première fois depuis le début de l'année que cet objectif n'est pas relevé.

Le groupe américain prévient que sa prévision ne prend pas en compte la probabilité qu'il paie moins d'impôts qu'en 2017, des coûts de restructuration évalués à 400 millions de dollars, une charge éventuellement liée aux retraites et autres avantages de ses salariés. Au troisième trimestre, Caterpillar a dû provisionner 1 milliard de dollars lié aux pensions.

L'entreprise assure par ailleurs avoir observé une "amélioration" des conditions dans la plupart des marchés où elle est présente.

"Le rythme et le carnet des commandes restent assainis. Au quatrième trimestre, une hausse des prix et une maîtrise des coûts devraient plus que neutraliser la hausse des coûts des matières premières (et) les coûts liés au fret, dont les tarifs douaniers".

Caterpillar a déjà indiqué qu'il allait augmenter les prix de ses engins et équipements de 1% à 4% l'an prochain

Au troisième trimestre, le groupe a dépassé les attentes aussi bien en terme de profits que de revenus.

Il a dégagé un bénéfice net de 1,73 milliard de dollars, en hausse de 63% sur un an, ce qui s'est traduit par un bénéfice par action de 2,88 dollars, contre 2,85 dollars anticipés. C'est "le meilleur bénéfice par action trimestriel de notre histoire", a tenu à souligner Caterpillar.

Le chiffre d'affaires a, lui, progressé de 18,4%, à 13,51 milliards de dollars, meilleur que les 13,29 milliards anticipés.

afp/rp