Hong Kong (awp/afp) - Cathay Pacific a revu vendredi ses prévisions économiques à la baisse après avoir enregistré, pour le deuxième mois consécutif, une chute de son trafic passagers, la compagnie aérienne ayant notamment été critiquée par Pékin en raison de la participation d'une partie de son personnel au mouvement pro-démocratie.

Le trafic passager a chuté de 7,1% en septembre, notamment dans les liaisons avec son hub de Hong Kong, où il a plongé de 38% pour le deuxième mois consécutif.

"Septembre a été un autre mois difficile en ce qui concerne l'activité passagers", a déclaré Ronald Lam, directeur de la clientèle et des affaires commerciales.

"Au second semestre, nos résultats financiers devraient être inférieurs à ceux du premier semestre", a-t-il ajouté.

Ces prévisions sont inverses à celles préalablement annoncées par la compagnie aérienne, basée à Hong Kong, qui avait tablé sur une fin d'année meilleure que le début de l'année.

La compagnie aérienne a été clouée au pilori en août par des médias d'Etat chinois et par les autorités du pays car certains de ses 27.000 employés avaient participé à des manifestations ou affiché leur sympathie pour le mouvement pro-démocratie.

Selon M. Lam, le marché chinois a été "particulièrement difficile" et "la demande a été très faible" début octobre, une période généralement très prisée des touristes chinois en raison de nombreux jours fériés.

Il a cependant souligné que les vols entre l'Inde et l'Amérique du Nord étaient un point positif pour la compagnie.

L'ex-colonie britannique vit depuis juin sa pire crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, avec des manifestations et actions quasi-quotidiennes.

Le nombre de touristes dans la région semi-autonome a plongé et, selon les prévisions, Hong Kong pourrait entrer en récession au troisième trimestre.

Cathay Pacific est un exemple flagrant de ce qui peut arriver à une société perçue par Pékin comme étant complaisante avec le mouvement pro-démocratie.

Plusieurs hauts responsables de la compagnie ont démissionné, après avoir été rappelés à l'ordre par Pékin en raison de la prise de position de certains salariés.

La direction générale de l'aviation civile chinoise avait exigé de Cathay les noms des personnels à bord de ses vols à destination de la Chine soutenant le mouvement pro-démocratie afin de les interdire de vol.

Les médias chinois ont encouragé le boycott de la compagnie alors que ce marché est crucial pour elle.

Depuis, Cathay Pacific a tenté de réparer les dégâts, publiant notamment des communiqués condamnant les manifestations.

Le récents affrontements violents ont porté un rude coup à Hong Kong, réputée comme étant très sûre.

afp/jh