Kretinsky

BERLIN (awp/afp) - La direction du géant allemand de la distribution Metro a jugé dimanche très insuffisante une offre publique d'achat projetée sur le groupe par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, déjà très présent dans l'énergie et les médias.

Cette OPA, dont le principe a été annoncée vendredi soir par le groupe EP Global Commerce contrôlé par M. Kretinsky, valorise Metro à 5,8 milliards d'euros.

Elle "est très inférieure à la valeur réelle de l'entreprise et ne prend pas en compte son plan de développement" en cours, a estimé le directoire du groupe allemand dans un communiqué.

"La direction de Metro va poursuivre avec détermination son cap visant à transformer le groupe", a-t-il ajouté.

S'il dit vouloir rendre un avis ultérieurement sur le fond de l'offre, le premier commentaire du directoire du groupe, qui emploie environ 150.000 personnes dans le monde pour un chiffre d'affaires de 37 milliards d'euros, sonne comme un rejet de cette offre qui doit encore être officiellement lancée.

Il augure d'un bras de fer avec le milliardaire tchèque, qui a multiplié les acquisitions récemment en Europe dans divers secteurs.

Selon les médias allemands, M. Kretinsky peut déjà compter sur environ 30% du capital du géant allemand de la distribution, présent dans la vente alimentaire en gros et au détail, ainsi que dans des chaînes de vente de matériel électronique grand public, comme Media Markt et Saturn en Allemagne.

Il détient déjà ces actions soit déjà en propre, à hauteur de 10,91%, ou via des promesses de vente conclues avec d'autres actionnaires.

L'OPA survient dans un contexte difficile pour le groupe Metro, qui vient de faire état de pertes au deuxième trimestre de son exercice annuel à cheval sur 2018 et 2019, à hauteur de 459 millions d'euros.

En cause notamment: les difficultés de sa chaîne de supermarchés Real, qui est en cours d'être vendue au groupe immobilier Redos. Metro s'était déjà auparavant débarrassé de sa chaîne de grands magasins Kaufhof.

Le milliardaire tchèque a tenté de rassurer les employés allemands en affirmant dans son offre "ne pas avoir l'intention de fermer les établissements Metro en Allemagne ou dans d'autres marchés clés, ou de supprimer un grand nombre d'emplois".

Mais il n'en a pas moins souligné que Metro se trouvait "dans une situation économique difficile" et devait engager "un processus de transformation".

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