Dietlikon (awp) - Implanté en Suisse depuis plus de vingt ans, le détaillant en matériel électronique Media Markt tente de s'y démarquer d'une concurrence jugée féroce. Le groupe a pour ce faire établi dans ses principales enseignes des îlots de formation ou encore des guichets, où les clients peuvent faire configurer ou réparer leurs appareils.

Sur le marché de l'électronique règne en Suisse une pression tarifaire inégalée en Europe, a assuré mercredi à AWP le patron de Media Markt Suisse, Martin Rusterholz, à l'occasion d'une visite guidée de la filiale de Dietlikon, en banlieue zurichoise. Les appareils y sont par ailleurs moins onéreux qu'en Allemagne par exemple.

Evoquant à ce titre la concurrence des deux "géants oranges" que représentent Migros et Coop, le responsable a également mis en exergue le phénomène des ventes en ligne. Près d'un tiers des équipements électroniques trouvent acquéreurs par le biais de ce canal, un taux inédit sur le Vieux continent, à l'exception des Pays-Bas. "Si on ne vend pas par internet, on disparaît", a résumé le responsable.

M. Rusterholz a par ailleurs reconnu la "faiblesse" de Media Markt dans ce domaine, avec à peine 10 à 15% des revenus réalisés via internet. Pour tenter de renverser la vapeur, l'échoppe en ligne a été entièrement repensée.

Le groupe n'entend toutefois pas délaisser les canaux traditionnels de distribution. "Je ne crois pas que les magasins vont disparaître", a ainsi assuré le responsable, évoquant certaines choses que les clients ne peuvent pas réaliser à distance, à commencer par craquer pour un appareil et repartir avec immédiatement.

Mais les enseignes physiques permettent également de procéder à des essais plus originaux, comme l'établissement de stands de coiffure ou de cuisine sur lesquels les clients peuvent tester des produits qu'ils songent à acheter, ou encore des espaces didactiques dédiés à la photographie ou à la manipulation de tablettes. Les cours d'introduction demeurent gratuits, mais si le client désire poursuivre, il devra passer à la caisse, nuance M. Rusterholz.

Reste qu'en dépit de ces initiatives, la maison-mère allemande peine à cacher ses difficultés. Ceconomy a ainsi raboté le mois dernier ses objectifs à court terme, plongeant le cours du titre à la Bourse de Francfort dans une spirale négative.

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