La hausse de l'activité entre l'Asie et les Etats-Unis devrait compenser le ralentissement des flux entre la Chine et l'Amérique, évolution qui a pesé au premier trimestre.

"On est très confiants sur une augmentation des volumes sur l'année 2019 indépendamment de l'environnement géopolitique", a dit à Reuters Michel Sirat, directeur financier du numéro quatre mondial du secteur.

La second semestre de 2018 avait été marqué par une vive hausse du trafic entre la Chine et les Etats-Unis, notamment du fait des anticipations par les importateurs américains d'un nouveau relèvement des droits de douane lié aux tensions commerciales entre Pékin et Washington.

Mais, au début de cette année, les performances de CMA CGM ont pâti d'un ralentissement des flux entre les deux pays, a noté Michel Sirat, rappelant que la rentabilité du groupe était traditionnellement plus faible au premier semestre qu'au second, la demande en provenance des Etats-Unis connaissant un pic au cours de la deuxième moitié de l'année.

CMA CGM prévoit une progression comprise entre 5% et 7% des volumes expédiés sur l'ensemble de l'année, soit une progression supérieure à celle de secteur, a-t-il poursuivi.

La semaine dernière, le danois A.P. Moller-Maersk, numéro un mondial du transport maritime, a publié des résultats trimestriels conformes aux attentes tout en évoquant des "incertitudes significatives" liées aux tensions commerciales et au ralentissement économique.

Le chiffre d'affaires de CMA CGM, dopé par l'intégration de Ceva Logistics, est ressorti en hausse de 37% à 7,41 milliards de dollars (6,66 milliards d'euros).

Sans tenir compte du groupe suisse, désormais contrôlé à 99,4% par CMA CGM, les ventes ont augmenté de 5,5%.

La progression des revenus unitaires a toutefois été inférieure à celle des coûts et le groupe a accusé une perte nette de 43 millions de dollars sur les trois mois à fin mars, inférieure à celle de 77 millions enregistrée il y a un an.

"La performance a été un peu en demi-teinte. Nous avons une croissance de nos volumes, une croissance de notre chiffre d'affaires, mais une hausse des revenus unitaires qui n'est pas suffisante pour compenser complètement la hausse des coûts" a poursuivi Michel Sirat.

"Nous avons donc besoin d'aller plus loin dans notre plan de réduction de coûts", a-t-il dit.

Le programme de réduction des coûts sera ainsi augmenté de 300 millions de dollars pour être porté à 1,5 milliard.

(Gus Trompiz, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Dominique Rodriguez)

Valeurs citées dans l'article : A.P. Møller - Mærsk, CEVA Logistics AG