Paris (awp/afp) - L'armateur français CMA CGM a annoncé lundi qu'il tablait sur deux milliards de dollars de liquidités d'ici mi-2020 et réduirait de 900 millions de dollars sa dette grâce à différentes cessions menées dans un contexte difficile après l'acquisition du logisticien Ceva.

"Nous avions annoncé un plan en achetant Ceva. On fait un peu plus, on annonce des accords, un ensemble de leviers pour nous permettre de regagner en flexibilité et réduire l'endettement", a déclaré le directeur financier Michel Sirat, lors d'une téléconférence.

Afin de se refinancer, le groupe va notamment dégager 860 millions de dollars dans des opérations de cessions-locations de sa flotte qui serviront majoritairement au remboursement du crédit contracté pour acquérir Ceva, d'ores et déjà réduit à 200 millions de dollars.

CMA CGM va également céder d'ici le printemps à Terminal Link, la joint-venture créée en 2013 avec China Merchants Ports, pour 968 millions de dollars de participations dans dix terminaux portuaires.

L'armateur a fait ces annonces à l'occasion de la publication de ses résultats du troisième trimetre qui ont vu le groupe dégager un bénéficet net de 45 millions de dollars, en chute de 45% par rapport à la même période de l'an dernier mais qui fait suite à une perte nette de 109 M USD au deuxième trimestre.

Le chiffre d'affaires a lui bondi de 25,8% à 7,6 milliards de dollars.

"C'est encore un trimestre très solide, nous sommes en ligne avec le plan de réduction annoncé en début d'année", s'est félicité Michel Sirat.

"Cette croissance provient principalement (...) d'un effort de rééquilibrage pour contribuer à réduire nos coûts d'exploitation", précise le communiqué de CMA CGM.

Le groupe, qui se diversifie dans la logistique, est une nouvelle fois tiré par son coeur de métier, le transport maritime. Si la baisse des volumes entre la Chine et les Etats-Unis est avérée en raison de la guerre commerciale à laquelle se livrent Pékin et Washington, elle est compensée par l'augmentation du trafic vers l'Asie du Sud-Est et le développement des échanges vers l'Amérique du Sud ou l'Afrique.

"On n'est plus sur des rythmes de croissance à deux chiffres comme il y a dix ans, mais c'est encore solide, entre 3 et 7%", poursuit M. Sirat. "Le 4e trimestre sera peut-être moins bon que le 3e, mais c'est structurel, et je pense qu'il sera meilleur que le 4e trimestre 2018".

"Nous sommes dans un secteur qui a du mal à voir à l'avance mais 2020 sera meilleur que 2019, notamment car le changement de réglementation oblige les opérateurs à équiper leurs navires et cela va réduire la capacité en 2020", imagine-t-il encore.

Au 1er janvier 2020, une nouvelle norme internationale entrera en vigueur, divisant par sept (0,5% contre 3,5%) le taux maximal de soufre - un des principaux polluants - autorisé dans le carburant. Ce qui va contraindre les entreprises du secteur à investir pour moderniser leurs flottes.

Cette réforme va déclencher un surcoût de 1,7 milliard de dollars pour la CMA CGM, selon M. Sirat, qui sera intégralement supporté par la clientèle, à hauteur de 150 à 200 dollars supplémentaires en moyenne par container.

afp/jh