Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a fini lundi en forte baisse, face au risque de voir la reprise de l'économie mondiale sérieusement ralentir à cause de la pandémie mondiale, qui a franchi dimanche le cap des dix millions de cas.

L'indice vedette Nikkei a chuté de 2,3% à 21'995,04 points, retombant ainsi sous la barre symbolique des 22'000 points à la clôture pour la première fois depuis le 15 juin.

C'est aussi le plus important recul du Nikkei en une séance depuis le 15 juin. De son côté l'indice élargi Topix a perdu lundi 1,78% à 1549,22 points.

Wall Street avait déjà essuyé de lourdes pertes vendredi face à la poussée alarmante du coronavirus dans le Sud et l'Ouest des Etats-Unis, risquant de gripper la reprise économique américaine.

L'Europe n'est pas non plus hors de danger, ni la Chine, notamment Pékin, où la situation épidémique est "grave et complexe", a reconnu dimanche un porte-parole de la municipalité.

Le marché tokyoïte était aussi préoccupé par la hausse du nombre de cas quotidiens observée depuis plusieurs jours dans la capitale japonaise, a souligné dans une note Yoshihiro Ito, stratégiste en chef chez Okasan Online Securities.

Depuis le début de la crise sanitaire, le Covid-19 a infecté plus de dix millions de personnes dans le monde et 500.000 en sont mortes, selon un dernier comptage effectué par l'AFP à partir de sources officielles, lesquelles ne reflètent qu'une part du bilan réel.

Du côté des valeurs

La débandade a été générale sur le Nikkei, mais les secteurs de l'agroalimentaire, des télécoms, des biens de consommation durables comme l'automobile ou encore le secteur de l'immobilier ont souffert le plus.

SOFTBANK GROUP: le titre de SoftBank Group (-2,76% à 5.380 yens) n'a guère profité de l'annonce par le groupe d'un gain exceptionnel provisoire de 600 milliards de yens (5 milliards d'euros) dans ses comptes du premier trimestre 2020/21 (avril-juin) lié à la cession des deux-tiers de sa participation dans T-Mobile US pour environ 20 milliards de dollars la semaine dernière.

MORNE PLAINE POUR L'AUTOMOBILE: tous les titres des constructeurs automobiles nippons, très dépendants du marché américain notamment, ont souffert lundi: Toyota a cédé 1,59% à 6.759 yens, Honda 2,43% à 2.708,5 yens. Le titre de Nissan, dont les dirigeants ont été tancés lundi par des actionnaires lors de l'assemblée générale du groupe, s'est enfoncé pour sa part de 3,4% à 394,7 yens.

Du côté des devises et du pétrole

Le yen s'appréciait face au dollar, un mouvement défavorable aux valeurs japonaises exportatrices, à raison d'un dollar pour 107,07 yens vers 06H40 GMT contre 107,22 yens vendredi à 21H00 GMT.

L'euro grimpait en revanche face à la monnaie japonaise, à raison d'un euro pour 120,59 yens contre 120,29 yens vendredi.

La monnaie européenne progressait aussi face au billet vert, à raison d'un euro pour 1,1262 dollar contre 1,1219 dollar en fin de semaine dernière.

Les cours du pétrole refluaient nettement lundi, plombés par les conséquences néfastes de l'accélération de la pandémie mondiale pour la demande d'or noir.

Vers 06H30 GMT le prix du baril de brut américain WTI lâchait 1,82% à 37,79 dollars et celui du baril de Brent de la mer du Nord cédait 1,78% à 40,29 dollars.

afp/ol