(Actualisation: précision sur les positions de 3 Italia et Wind sur le marché italien, propos de Margrethe Vestager, communiqué de Hutchison et VimpelCom, contexte)

La Commission européenne a approuvé jeudi le projet de fusion des activités italiennes de télécommunications du chinois CK Hutchison Holdings (>> CK Hutchison Holdings Ltd) et du russe VimpelCom (>> VimpelCom Ltd (ADR)), confirmant une information du Wall Street Journal.

La Commission a précisé que l'accord était subordonné à la cession de suffisamment d'actifs pour permettre à un nouvel opérateur d'entrer sur le marché.

"Nous pouvons autoriser la concentration, car Hutchison et VimpelCom ont proposé des mesures fortes qui permettent à un nouvel opérateur de réseau mobile, Iliad, d'entrer sur le marché italien", a déclaré Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la concurrence, citée dans le communiqué de Bruxelles.

La Commission européenne avait ouvert en mars une enquête approfondie sur ce projet de rapprochement entre Wind et 3 Italia, redoutant qu'il entraîne une hausse des prix et un moindre choix pour les clients italiens.

Les deux filiales sont respectivement les troisième et quatrième opérateurs du marché de la téléphonie mobile de détail en Italie, rappelle la Commission.

Depuis, l'opérateur français Iliad (>> Iliad) a conclu un accord pour acquérir des actifs mis en vente par les deux groupes en vue d'obtenir le feu vert du régulateur européen à leur projet de rapprochement. Ces acquisitions devraient permettre à Iliad de créer un quatrième réseau de téléphonie mobile dans le pays.

Dans un communiqué commun, Hutchison et VimpelCom se sont félicités de la décision de la Commission.

Maximo Ibarra, actuel directeur général de Wind, prendra la tête de l'entreprise issue de la fusion, a indiqué jeudi une source proche du dossier.

Margrethe Vestager a adopté une ligne dure face aux opérations de consolidation dans le secteur des télécommunications en Europe, notamment dans les cas où les rapprochements risquent de réduire le nombre d'opérateurs mobiles dans un pays donné.

L'autorisation de la Commission serait pain béni pour Hutchison, dont le projet d'acquisition du britannique O2, filiale de l'espagnol Telefonica (>> Telefonica SA), a été bloqué par Bruxelles en mai.

La Commission avait alors souligné que le projet de rachat d'O2 par Hutchison était différent de précédentes transactions ramenant de quatre à trois le nombre d'opérateurs de télécommunications dans un pays donné, car le nouvel ensemble aurait eu des accords de partage de réseau avec les deux autres opérateurs existants, EE et Vodafone, ce qui aurait affecté l'infrastructure entière du réseau mobile au Royaume-Uni.

Cela ne sera pas le cas dans le cadre du rapprochement prévu en Italie, ont estimé les experts.

"Cette opération démontre que les sociétés de télécommunications européennes peuvent grandir en se consolidant au sein du même pays, pour autant qu'une concurrence efficace soit préservée. Elle montre aussi que ces sociétés peuvent se développer grâce à une expansion transfrontière, comme dans le cas d'Iliad", a souligné Margrethe Vestager.

-Natalia Drozdiak et Nick Kostov, The Wall Street Journal

(Manuela Mesco a contribué à cet article)

(Version française Maylis Jouaret, Emilie Palvadeau) ed: VLV - ECH