Zurich (awp) - La majorité dans la coentreprise entre le chimiste de spécialités Clariant et son principal actionnaire, le saoudien Sabic, devrait coûter au premier entre un et deux milliards de francs suisses, un montant que son directeur général (CEO) Hariolf Kottmann entend financer par la vente d'unités d'affaires en manque de dynamisme.

Les premiers rapport d'analystes mentionnent un paiement compris entre un et deux milliards à Sabic, a confié M. Kottmann dans une interview parue mardi dans plusieurs titres du groupe Tamedia. "Le montant correspond à ce que nous entendons encaisser de la vente prévue", a-t-il poursuivi, soulignant que Sabic souhaitait éviter une détérioration du rating de crédit de Clariant.

Le chimiste de Muttenz avait annoncé mi-septembre ses projets concernant le partenariat et la vente de certaines activités. Il cédera ainsi un pan de son secteur Plastics & Coatings (pigments, spécialités médicales notamment) d'ici 2020.

Clariant apportera dans la nouvelle unité des activités dont le chiffre d'affaires avoisine 1,1 milliard de francs suisses, contre 1,9 milliard pour celles de Sabic. Menée sur le plan opérationnel par Clariant, la coentreprise aura sa majorité détenue par le Bâlois, raison pour laquelle ce dernier verse une compensation à Sabic.

Pas de suppression de postes en vue

"Si tous nos projets avec le saoudien Sabic peuvent être mis en oeuvre, nous obtiendrons une meilleure solution que ce qu'aurait été une fusion avec Huntsman ou un autre concurrent", affirme M. Kottmann, insistant sur le fait qu'un coup de rabot sur les effectifs n'est pas à l'ordre du jour. "Le projet avec Sabic est un projet de croissance et pas de réduction des coûts", a-t-il expliqué.

D'ici quelques jours, M. Kottmann transmettra les rênes du groupe à Ernesto Occhiello, de Sabic. Lui-même succédera à Rudolf Wehrli à la tête du conseil d'administration.

Le futur président a une nouvelle fois répété qu'il ne croit pas à une reprise pure et dure de Clariant par Sabic. "Il n'y a pas de contrat empêchant Sabic d'augmenter sa participation, mais il n'y aura pas d'offre pour une reprise intégrale", croit savoir M. Kottmann.

Quant à l'éventualité de voir Sabic ravalé par son compatriote, le géant pétrolier Aramco, il ne s'inquiète pas outre mesure. "Tout cela est pure spéculation." Si toutefois la rumeur venait à se concrétiser, il en résulterait un groupe d'une telle envergure, "dont nous ne savons pas s'il s'intéressait pour une petite entité comme Clariant".

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