Ces produits peuvent être employés pour parier sur les fluctuations de devises, taux, actions ou autres variables financières, sans avoir à détenir les actifs sous-jacents.

"L’ESMA, ainsi que certaines autorités nationales compétentes, ont conclu que l’offre de CFD et d’options binaires aux investisseurs de détail suscitait de vives préoccupations quant à la protection des investisseurs", explique l'ESMA dans un communiqué.

"Ces inquiétudes sont dues: à la complexité de ces produits et à leur opacité, aux caractéristiques particulières des CFD (effet de levier excessif) et des options binaires (rendement structurel négatif escompté et conflit d’intérêts inhérent entre les fournisseurs et leurs clients), à l’écart qui existe entre le rendement escompté et le risque de perte, et à des questions liées à la commercialisation et distribution de ces produits".

L'Organisation internationale des commissions de valeurs (OICV) préconisait en février l'adoption d'une approche concertée vis-à-vis des intermédiaires financiers proposant aux particuliers des produits à effet de levier de gré à gré comme des options binaires et autres "contrats sur la différence" (CFD), prônant en particulier une obligation de licence professionnelle généralisée.

Les analyses des transactions effectuées par les autorités compétentes dans l'Union européenne (UE) montrent que 74% à 89% des comptes de particuliers perdent habituellement de l'argent sur leur investissement, la perte moyenne par client variant de 1.600 à 29.000 euros, explique l'ESMA, qui avait déjà rendu public en décembre son intention d'interdire la vente de ces produits.

"Les analyses réalisées par ces mêmes autorités sur les options binaires ont également mis en lumière des pertes constantes sur les comptes de détail détenus par les clients", poursuit l'ESMA.

En Bourse, les spécialistes britanniques des "spreadbetters" réagissent diversement.

IG Group et CMC Markets perdent respectivement 3,3% et 2,6% vers 14h25 GMT en Bourse de Londres, alors que Plus500 avance lui de 5,2%.

Les analystes de Peel Hunt notent que "les propositions de l'ESMA changent peu par rapport aux annonces de l'an dernier" et qu'une clarification réglementaire était devenue souhaitable.

L'ESMA ajoute que les nouvelles dispositions s'appliqueront un mois après leur publication au Journal Officiel de l’UE (JO), dans le cas des options binaires, et deux mois après, dans le cas des CFD.

(Avec Marc Jones; Juliette Rouillon et Wilfrid Exbrayat pour le service français)

par Noor Zainab Hussain

Valeurs citées dans l'article : IG Group Holdings, Plus500 Ltd, CMC Markets Plc