Francfort (awp/afp) - La deuxième banque allemande Commerzbank a annoncé vendredi une réduction de 10% de ses effectifs, soit la suppression de 4.300 emplois dans le monde et de 200 agences, afin de faire face à ses difficultés.

L'établissement, en crise depuis plusieurs années et qui a récemment échoué à fusionner avec sa rivale Deutsche Bank, compte dans le même temps créer 2.000 emplois à temps plein, soit au final une suppression nette de 2.300 emplois dans le monde. Elle conservera à terme 800 agences commerciales.

La banque, dont l'Etat allemand est toujours actionnaire à hauteur de quelque 15%, va de fait se recentrer sur l'Allemagne, en cherchant à se séparer de sa lucrative filiale polonaise mBank. Cela pour financer sa transition vers le numérique et se positionner en banque de détail et des petites entreprises.

Sa rivale Deutsche Bank avait, elle, annoncé au printemps la suppression de 18.000 emplois, principalement aux Etats-Unis et en Asie, pour se recentrer sur ses racines européennes.

D'autres grandes banques européennes ont annoncé récemment des coupes dans leurs effectifs pour s'adapter au contexte des taux bas et du virage accéléré dans le numérique, à l'image de la britannique HSBC (4.000 emplois) et la française Société Générale (1.600 postes) et du bancassureur belge KBC (1.400 emplois), tandis que la banque italienne UniCredit envisagerait jusqu'à 10.000 suppressions d'emplois supplémentaires, selon Bloomberg.

Depuis des années, Commerzbank a fortement souffert de l'environnement de taux d'intérêts très bas, qui complique sa tâche de faire fructifier l'argent, d'un durcissement des contraintes réglementaires ainsi de conditions difficiles sur certains marchés, comme celui du secteur maritime, devenu un gros foyer de pertes.

En 2016, elle annonçait déjà un plan de réduction de 9.600 postes à l'horizon 2020 mais qui a déjà été bouclé depuis.

Une fois sa nouvelle restructuration effectuée, qui lui coûtera selon ses dires 1,6 milliard d'euros, la banque au logo jaune vise un rendement des capitaux propres de "plus de 4%", contre moins de 3% au premier semestre de 2019.

En Bourse, ces annonces faisaient peu d'étincelles, le titre gagnant 0,73% à 5,74 euros, naviguant toujours près de ses plus bas historiques.

afp/rp