NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--Le mouvement de protestation qui paralyse Hong Kong depuis juin et la vigueur du dollar hongkongais commencent à peser sur les marques de luxe.

Si les manifestations se poursuivent jusqu'à la fin de l'année, les groupes du secteur pourraient voir leurs ventes sur le territoire autonome subir une baisse comprise entre 10% et 60% en glissement annuel, selon des données publiées par la société de services financiers Cowen.

Un tel impact amputerait les bénéfices par action de 1% à 4%, et Richemont, qui réalise une grande partie de son chiffre d'affaires à Hong Kong et souffre déjà d'un ralentissement des ventes de montres, serait le plus exposé.

La direction du groupe suisse a indiqué que ses ventes avaient progressé de 9% en Asie-Pacifique au premier trimestre, hormis à Hong Kong, en raison des manifestations et de la vigueur du dollar hongkongais.

Les analystes estiment toutefois que l'impact sera "gérable" si le repli de l'activité sur le territoire est compensé par une hausse des ventes à Taïwan, Macau et en Chine continentale. "Les manifestations à Hong Kong ont entraîné une baisse supportable des ventes en juin et juillet pour les distributeurs du secteur du luxe, dans la mesure où les perturbations ont été circonscrites à certaines zones et à certains jours de la semaine", explique l'équipe d'analystes dirigée par Oliver Chen.

"Les troubles politiques se sont toutefois intensifiés ces derniers temps, paralysant des secteurs clés de la ville, comme l'aéroport. Nous considérons que la crise actuelle et la baisse de la fréquentation touristique due à la hausse du dollar hongkongais risquent de pénaliser les maisons de luxe que nous suivons", prévient tout de même l'intermédiaire.

Cowen juge que LVMH est le moins exposé à ces facteurs de risque grâce à son portefeuille diversifié et à sa popularité en Chine continentale. Les analystes renvoient aux déclarations de la direction, selon lesquelles la situation risque d'avoir des répercussions plus importantes au troisième trimestre.

Si Capri Holdings, maison-mère de Michael Kors, ne génère que 4% environ de son chiffre d'affaires dans l'ancienne colonie britannique, elle ne dispose pas de la même capacité à compenser une baisse de ses ventes par un regain d'activité en Chine continentale. Le groupe pourrait en conséquence voir son bénéfice par action reculer de 1%.

Maison-mère de Coach, Tapestry réalise elle aussi près de 4% de son chiffre d'affaires à Hong Kong, ce qui entraînerait une baisse de 1% de son BPA.

Tiffany & Co dégage près de 28% de ses ventes en Asie, et environ 20% de ses ventes en Asie-Pacifique à Hong Kong. Cowen estime son exposition au territoire autonome à 6%, ce qui entraînerait une baisse de 1% à 2% du BPA sur l'exercice 2019, indiquent les analystes.

L'action Richemont s'inscrit en hausse de 23% depuis le début de l'année, tandis que LVMH a gagné 42,6%. Sur la période, Capri a perdu 26,5% et Tapestry, 36,6%. Tiffany & Co. a progressé de 4,2%. Depuis le début 2019, l'indice S&P 500 est en hausse de 16,5%.

-Tonya Garcia, MarketWatch (Version française Emilie Palvadeau) ed: TVA

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