Genève (awp) - Le groupe de luxe Richemont s'estime "en meilleure position" qu'il y a quelques années, malgré le contexte géopolitique incertain, a déclaré mercredi son président Johann Rupert lors de l'assemblée des actionnaires. Le géant du luxe basé à Genève a engagé plusieurs mesures il y a quelques années pour répondre aux défis.

"Nous traversons une période incertaine, avec les événements à Hong Kong, le Brexit, le litige commercial sino-américain, autant d'éléments qui échappent à notre contrôle et qui peuvent potentiellement affecter notre industrie", a dit M. Rupert devant les 104 actionnaires rassemblés dans un palace genevois.

Mais le groupe a pris depuis un certain temps des mesures pour réagir à la nouvelle demande, a rappelé le président et actionnaire principal sud-africain: développement des ventes en ligne (avec le rachat des plateformes Yoox Net-a-Porter et Watchfinder), co-entreprise avec Alibaba pour répondre aux spécificités du marché chinois - opérationnelle dès le mois prochain - et augmentation des magasins en propre, notamment

Les ventes de Compagnie Financière Richemont - qui regroupe des marques comme Cartier, Van Cleef & Arpels ou Baume & Mercier - sont équivalentes en Chine continentale et à Hong Kong, avec environ 11% du chiffre d'affaires global de chaque côté.

Au premier trimestre, le groupe placé depuis l'automne dernier sous la conduite du directeur général (CEO) Jérôme Lambert avait fait état de difficultés à Hong Kong, tout comme son concurrent Swatch, mais avait vu ses ventes portées par la croissance en Chine continentale, dans la zone Asie-Pacifique et Japon.

Moins de stocks

"Si certaines choses sont hors de notre contrôle, nous occupons aujourd'hui une meilleure position qu'il y a quelques années", a assuré M. Rupert. Les stocks sont limités au minimum du fait de la nouvelle pratique dans le "sell-in" (articles écoulés auprès des détaillants), qui s'ajuste au plus près à la force commerciale de chaque "boutique" afin d'éviter l'accumulation de produits.

Le président s'est dit confiant dans les perspectives de développement "solides" permises notamment par les nouvelles acquisitions et la stratégie de vente omnicanal.

Toutes les propositions du conseil ont été approuvées très largement par les actionnaires. Les vingt administrateurs, dont la très grande majorité n'ont pas de fonctions exécutives, ont été réélus pour un an. L'assemblée a aussi approuvé le versement d'un dividende de 2 francs suisses par action au titre de l'exercice décalé 2018-19, clos à fin mars.

Les rémunérations du conseil et de la direction ont aussi été acceptées. Le montant maximal global des membres du conseil pour l'exercice 2020-21 atteint 9,25 millions de francs suisses. L'enveloppe globale des rémunérations fixes pour les membres du comité exécutif supérieur se monte quant à elle à 15,8 millions de francs suisses (19,1 pour les rétributions variables).

Le groupe a annoncé en mai dernier un chiffre d'affaires annuel de 13,99 milliards d'euros (environ 15,3 milliards de francs suisses au cours actuel) pour 2018-19, en hausse de 27% sur un an, pour un bénéfice net de 2,79 milliards (+12,8%).

op/fr