Lausanne (awp) - La société de courtage Compagnie Financière Tradition (CFT) a moins gagné en 2017, en raison de la réforme fiscale américaine et des effets de change. Le groupe lausannois a néanmoins amélioré sa rentabilité. Les actionnaires vont profiter de cette bonne performance opérationnelle.

Le bénéfice net après minoritaires s'est contracté de 7,9% sur un an, à 46,4 mio CHF, indique vendredi CFT. A taux de change constants (tcc), le recul s'élève à 7,4%.

Différents éléments ont pesé sur le résultat du groupe lausannois, dont les effets de change et la réforme fiscale américaine, en raison de dépréciations sur impôts différés. Le manque de volatilité sur les devises a plombé le courtier japonais Gaitame, propriété de CFT. "Ces postes représentent un impact de 14 mio CHF", a indiqué vendredi à AWP le président Patrick Combes.

Le conseil d'administration proposera à l'assemblée du 24 mai un dividende relevé à 5,00 CHF, contre 4,50 CHF auparavant. Le recul du bénéfice net n'a pas influencé cette décision. "Nous pouvons augmenter le dividende dans une logique d'évolution des activités qui est plutôt positive à l'heure actuelle", a affirmé le président.

Evoquée lors de la présentation des chiffres semestriels, une nouvelle distribution d'actions propres ("treasury shares") n'a finalement pas été retenue. "Cela n'a pas été le cas en 2017. Cela ne veut pas dire que ce ne sera pas le cas dans le futur", selon M. Combes.

Le résultat d'exploitation s'est inscrit à 63,1 mio CHF, ce qui représente une hausse de 4,4% ou 4,8% à taux de change constants. La marge afférente a grappillé 0,4 point de pourcentage à 7,9%.

TROISIÈME ACTEUR MONDIAL

Le courtier lausannois avait dévoilé fin janvier son chiffre d'affaires pour l'exercice écoulé. Les recettes ont très légèrement reculé à 802,4 mio CHF. Hors effets de change, la croissance s'est élevée à 1,2%.

Le chiffre d'affaires ajusté, qui inclut les coentreprises, s'est établi à 873,5 mio CHF, stable (+0,4%) en francs suisses et en hausse de 1,8% à taux de change constants.

La région Europe, Moyen-Orient et Afrique demeure le principal débouché et contribue à hauteur de 42% aux recettes, contre 30% pour les Amériques et 28% pour l'Asie/Pacifique.

CFT revendique un part du marché global de 18%, ce qui en fait le troisième acteur mondial dans son domaine après BCG (35%) et TP ICAP (47%).

Dans le détail des activités, l'intermédiation professionnelle (IDB) a permis de générer des recettes ajustées de 846,0 mio CHF, en hausse de 1,5% (+2,9% tcc). La rentabilité de principale ligne de métier de CFT est restée stable.

Le courtier japonais Gaitame.com, réservé à une clientèle de particuliers, a souffert d'une réduction de la volatilité des devises, surtout le yen. Son chiffre d'affaires ajusté a plongé d'environ un quart à 27,5 mio CHF pour une rentabilité fortement péjorée.

Le groupe souhaitait conclure des acquisitions au deuxième semestre 2017, ce qui ne s'est pas réalisé. Des négociations sont toujours en cours avec des cibles potentielles, a assuré Patrick Combes.

LE RECRUTEMENT SE POURSUIT

A défaut d'acquisitions, le groupe a poursuivi son effort d'engagement du personnel. Dans l'intermédiation professionnelle, les effectifs ont gonflé de 80 personnes, résultats de 320 départs et 400 arrivées. Le groupe employait à fin 2017 2225 personnes, dont 2168 pour l'IDB.

Le roulement est important chez CFT en raison d'une politique de gestion qui vise à exclure les employés n'atteignant par les critères de performance ou de production établis. Le "flux naturel" est de 300 personnes chaque année et cela ne perturbe pas la marche des affaires, a précisé M. Combes.

A fin décembre, le groupe affichait des fonds propres consolidés de 398,4 mio CHF, améliorés de 4,8% en comparaison annuelle.

Pour 2018, la direction estime qu'il est prématuré de fournir une tendance pour l'évolution des activités. CFT entend rester attentif aux "opportunités de croissances organique et externe" cette année, souligne le communiqué. La réforme fiscale américaine déploiera des effets positifs dès cette année.

La société précise néanmoins que le chiffre d'affaires au cours des deux premiers mois de l'année affiche une croissance de plus de 10% par rapport à la même période de 2017.

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