Les trimestriels dans l'énergie s'annoncent peu reluisants : c'est le secteur du S&P-500 pour lequel les estimations de bénéfices des analystes ont été le plus revues à la baisse au fil des semaines. De 13,8% le 1er juillet, la hausse attendue des profits de ces sociétés est tombée à 1,8% seulement selon les données Thomson Reuters.

Les cours des valeurs de l'énergie ont parallèlement baissé de 9,2% au troisième trimestre et l'indice sectoriel S&P accuse un repli de 3,6% depuis le début de l'année, la plus mauvaise performance des 10 grands secteurs du S&P-500.

La baisse est évidemment liée au recul marqué des cours du pétrole, plombés par la dégradation de la demande mondiale et l'appréciation du dollar. 

Plusieurs grands noms américains du secteur vont publier leurs résultats d'ici vendredi, parmi lesquels Exxon Mobil, Chevron, ConocoPhillips, et les investisseurs espèrent que les dirigeants de ces compagnies saisiront l'occasion pour laisser entendre que la baisse des cours du baril et de leurs propres actions est exagérée.

"Il ne s'agit pas seulement de ces sociétés en particulier. Ce qu'elles diront sera important pour l'ensemble de la demande mondiale", estime Quincy Krosby, responsable de la stratégie de marché de Prudential Financial. "Tout ce qu'attend le marché, c'est moins de mauvaises nouvelles."

Au cours des 20 dernières semaines, le secteur de l'énergie est passé du statut de moteur de la hausse de Wall Street à celui de plus mauvaise performance selon une étude de Relative Rotation Graph, qui analyse la performance relative des valeurs composant un indice. 

SOUS PRESSION

Le secteur de l'énergie a toutefois regagné environ 6% depuis le 15 octobre, alors que le S&P-500 a pris 5,5% depuis son point bas de ce jour-là.

Tout n'est pas noir pour autant. Certains analystes s'attendent à ce que la demande des secteurs de l'énergie et de la construction en Amérique du Nord favorisent le compartiment au cours des prochaines semaines. 

Il affiche en outre l'un des multiples cours/bénéfices les plus bas des secteurs du S&P-500, soit 14,3 fois les profits attendus, montrent les données Thomson Reuters.

"Il est certain que les compagnies pétrolières pourraient être sous pression (...) mais à plus long terme, bon nombre d'entre elles vont très bien se porter", estime Robert Lutts, responsable des investissements de Cabot Money Management.

Les estimations pour le quatrième trimestre et pour 2015 préfigurent néanmoins une poursuite de la dégradation des perspectives de rentabilité du secteur. 

Les bénéfices du S&P de l'énergie sont attendus en recul de 4,3% au quatrième trimestre, alors que le consensus donnait au 1er juillet une hausse de 10,4%, selon les données Thomson Reuters.

Pour 2015, la croissance des profits du secteur est estimée à 1,8% seulement, la plus faible de tous les secteurs de l'indice phare de Wall Street. Pour le S&P-500 dans son ensemble, la croissance attendue des bénéfices atteint 11,1%. 

(Marc Angrand pour le service français)

par Caroline Valetkevitch