(Actualisé avec ministre des Emirats, 5e et 6e paragraphes)

ABOU DHABI, 3 février (Reuters) - Le pape François est arrivé dimanche aux Emirats arabes unis, où il va effectuer la toute première visite d'un souverain pontife dans la péninsule arabique.

Le pape, qui a atterri à l'aéroport d'Abou Dhabi, doit rester aux Emirats jusqu'à mardi. Il sera reçu par des dirigeants musulmans et politiques et dira une messe en plein air dans la capitale, Abou Dhabi.

Peu avant son départ, dimanche, François avait fait part de sa vive inquiétude face à la crise humanitaire au Yémen et avait exhorté toutes les parties prenantes du conflit à mettre en oeuvre le fragile plan de paix et à contribuer à la distribution de l'aide humanitaire destinée aux millions d'habitants affamés.

"Les pleurs de ces enfants et de leurs parents (au Yémen) s'élèvent jusqu'à Dieu", a-t-il dit aux dizaines de milliers de fidèles massés place Saint-Pierre au Vatican.

Les Emirats ont salué le message envoyé par le pape sur le Yémen et estiment que l'accord de paix qui a été conclu est une avancée historique, a écrit sur Twitter le chef de la diplomatie émirienne, Anouar Gargach.

"Faisons en sorte qu'il soit mis en oeuvre et faisons de 2019 l'année de la paix au Yémen", a-t-il dit après l'atterrissage de l'avion papal.

A son arrivée aux Emirats, le pape a été accueilli par le prince héritier d'Abou Dhabi, le cheikh Mohamed bin Zayed al Nahyan, qui l'a accompagné à une rencontre avec le cheikh Ahmed al Tayeb, grand imam de la mosquée égyptienne Al Azhar.

Les deux hommes auront également des rencontres avec le pape François lundi.

Le prince héritier d'Abou Dhabi est un allié du prince héritier saoudien, Mohamed ben Salman, qui a tendu la main aux représentants du monde chrétien à l'étranger, dans le cadre de ses efforts pour ouvrir le très conservateur royaume saoudien.

Les Emirats arabes unis jouent un rôle de premier plan au sein de la coalition arabe sunnite en lutte au Yémen contre les miliciens chiites Houthis, alignés sur l'Iran.

Les responsables du Vatican ont dit ignorer pour le moment si le pape François compter aborder le délicat sujet yéménite publiquement ou en privé au cours de son séjour aux Emirats, qui est destiné à favoriser le discours interconfessionnel.

Le pape doit rencontrer des dirigeants musulmans et dire une messe en plein air pour quelque 120.000 catholiques. Ce voyage, a-t-il dit, doit être l'occasion d'écrire une "nouvelle page dans l'histoire des relations entre religions". (Philip Pullella; Eric Faye pour le service français)