Après deux mois de suspense, la nouvelle est tombée. April va se faire racheter par CVC Capital Partners. L'opération valorise le courtier grossiste près de 900 millions d'euros. Le fonds britannique a proposé à Bruno Rousset, fondateur et propriétaire d'April à travers son holding Evolem, 22 euros par titre pour acquérir 65,13% du capital qu'il détient. Ce prix offre une prime de 27,2% par rapport au cours de clôture de vendredi et surtout, une prime de plus de 75% par rapport au cours de la fin octobre, avant l'annonce d'une possible évolution du capital. April bondit de 15,6% à 20 euros.

L'action reste donc deux euros au-dessous du prix de l'offre acceptée par Brunot Rousset.

Un écart qui s'explique par l'incertitude entourant ce prix. Dans un communiqué, April révèle en effet que ce prix pourrait être revu à la baisse en raison de la menace de redressement fiscal qui pèse sur lui.

Le fisc français a ouvert une enquête sur les activités de réassurance de sa filiale maltaise Axeria Re et lui réclame 69,8 millions d'euros, soit plus de 1,7 fois son résultat net de 2017.

Le courtier, qui conteste l'interprétation du fisc, a prévu d'enregistrer une provision d'un montant de 15 millions d'euros dans ses comptes clos à fin 2018.

Le montant de cette provision rabaisserait potentiellement le prix de l'opération de 0,12 euro par action. Celui-ci pourrait également être ajusté en baisse en fonction du versement d'un dividende. Ainsi, le prix serait diminué de 0,27 euro par action si April versait un dividende stable par rapport à 2017.

En tout état de cause, le litige avec le fisc n'est pas de nature à remettre en cause les perspectives du groupe. A ce titre, April a confirmé son objectif d'une progression du résultat opérationnel courant qui devrait atteindre le haut d'une fourchette comprise entre 6 et 10% pour l'exercice clos le 31 décembre 2018.