Milan (awp/afp) - Le groupe de luxe italien Prada, qui tente de se relancer, a vu son chiffre d'affaires progresser de 2,8% en 2018 à 3,142 milliards d'euros (3,6 milliards de francs suisses), mais son bénéfice net a encore reculé de 17,6%, à 205 millions.

A taux de change constants, la hausse des ventes atteint 6%, a précisé le groupe vendredi dans un communiqué, en faisant état d'une croissance dans toutes les zones géographiques et pour tous les types de produits.

Les ventes ont progressé de 10% en Asie-Pacifique à taux de change constants, de 7% au Japon, de 5% au Moyen-Orient, de 4% en Amérique du Nord et de 3% en Europe.

"L'année 2018 se conclut avec des résultats montrant que nos récentes initiatives ont reçu un retour positif du marché, avec une croissance des revenus", a commenté le patron du groupe, Patrizio Bertelli, cité dans le communiqué.

"Le renouvellement stratégique et la révision de l'organisation, que nous terminerons dans les prochains mois, donneront à l'entreprise une structure plus dynamique et une capacité rénovée d'interpréter l'évolution culturelle des nouvelles générations", a-t-il ajouté.

Depuis 2014, les ventes et les profits de Prada étaient en berne. En 2017, son bénéfice net avait ainsi baissé de 10,5% et son chiffre d'affaires de 3,6%.

La nouvelle stratégie de la maison, qui compte aussi les marques Miu Miu, Car Shoe et Church's, vise à séduire des clients plus jeunes.

En effet, selon KPMG, en 2025, les industries du luxe réaliseront 45% de leur chiffre d'affaires auprès des 18-35 ans.

Prada, premier groupe de luxe italien en termes de chiffres d'affaires, a rafraîchi sa ligne de produits en introduisant davantage de styles différents et en revoyant sa gamme de chaussures, ciblant en particulier le phénomène des baskets de luxe.

Parmi les autres mesures engagées: la rénovation de son réseau de distribution, l'accent mis sur le marketing et le numérique, avec la volonté de développer ses ventes en ligne.

"Il est désormais évident que la transformation numérique a complètement changé la relation avec le consommateur", a noté M. Bertelli.

Lors d'une conférence avec les analystes, il a souligné que les marges du groupe s'amélioreraient en 2019, en particulier grâce aux moindres ventes à prix réduit, mais le groupe n'a donné pas de prévisions.

La dette du groupe s'élevait fin décembre à 309 millions d'euros.

afp/al