Londres (awp/afp) - L'or s'installait au-dessus des 1.800 dollars l'once cette semaine, après avoir franchi cette barre symbolique mercredi dernier pour la première fois depuis fin 2011, dans un environnement économique incertain favorable à cette valeur refuge.

"Les fondamentaux de l'or n'ont pas changé cette semaine et la phase actuelle pourrait servir de base à de nouveaux records", a estimé Edward Moya, de Oanda.

Selon l'analyste, les prix sont aidés principalement par "les craintes d'une deuxième vague de coronavirus."

La pandémie de Covid-19 continue de progresser dans le monde, avec un nouveau record de contaminations sur 24 heures battu jeudi aux Etats-Unis et les caps symboliques des 1 et 2 millions de malades franchis en Inde et au Brésil cette fin de semaine.

Les analystes pointent également l'affaiblissement du dollar, qui a perdu plus de 2% face à l'euro depuis le début du mois, comme facteur de hausse du métal jaune.

Libellé en billet vert, une baisse de la devise américaine rend le métal précieux moins onéreux pour les acheteurs utilisant d'autres devises.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or valait 1.810,28 dollars vendredi vers 14H55 GMT (16H55 à Paris), contre 1.798,70 dollars le vendredi précédent en fin de séance.

Son record historique, à 1.921,18 dollars l'once, avait été atteint en septembre 2011.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de palladium a fait plusieurs incursions cette semaine au-dessus des 2.000 dollars, après une brève flèche jeudi dernier.

Elle valait 2.038,18 dollars à la même heure, contre 1.969,31 dollars à la fin de la semaine précédente.

L'aluminium sur la défensive

Le cours de l'aluminium a retrouvé son niveau de mi-mars lundi sur le London Metal Exchange (LME), à 1.705,00 dollars la tonne, avant de reculer légèrement cette semaine.

La Chine, qui tire la demande en métaux industriels, a affiché cette semaine des signes clairs de reprise économique avec un PIB en hausse de 3,2% au deuxième trimestre d'après le Bureau national des statistiques (BNS), après avoir enregistré son plus mauvais résultat historique en début d'année au moment où l'épidémie de Covid-19 paralysait le pays.

La production industrielle chinoise a augmenté de 4,8% sur un an en juin, soit son plus fort rythme de progression depuis le début de l'année.

Daniel Briesemann, de Commerzbank, n'est cependant pas surpris par la petite correction subie par le cours cette semaine.

L'analyste, qui estime le prix de l'aluminium "trop élevé", le voit sous la menace "d'une surabondance sur le marché chinois, qui aura un impact sur le marché mondial".

Sur le LME, la tonne de d'aluminium pour livraison dans trois mois s'échangeait à 1.656,50 dollars vendredi à 15H00 GMT (17H00 à Paris), contre 1.688,50 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le cuivre valait dans le même temps 6.436,00 dollars la tonne, contre 6.412,00 dollars sept jours plus tôt, après avoir de nouveau atteint un plus haut en deux ans lundi, à 6.633,00 dollars.

Le coton consolide ses gains

Le cours du coton cédait du terrain cette semaine à New York mais conservait des niveaux élevés par rapport au début de la pandémie de Covid-19, sur fond de reprise des cours du pétrole.

"Après s'être effondré au début de la crise du coronavirus, le cours du coton s'est redressé en raison de la hausse des prix du brut", a estimé Michaela Helbing-Kuhl, de Commerzbank.

Cette embellie des cours de l'or noir, effective depuis les tréfonds touchés à la fin du mois d'avril, rend en effet "la production des fibres synthétiques concurrentes plus coûteuse", toujours selon l'analyste, et fait revenir une partie de la demande vers le coton.

La livre de coton avait touché un plus bas à 50,18 cents la livre au début du mois d'avril, et remonte la pente depuis jusqu'à atteindre 64,90 cents en fin de semaine dernière, le 9 juillet.

Les conditions climatiques "chaudes et sèches au Texas, le principal État producteur américain, ces dernières semaines ont fait grimper le prix encore plus", a ajouté Mme Helbing-Kuhl.

Le coton reste cependant moins cher qu'au début de l'année, lorsque les prix dépassaient 70 cents la livre.

La livre de coton pour livraison en décembre à New York valait 62,29 cents vendredi vers 15H00 GMT (17H00 à Paris), contre 64,31 cents la semaine précédente à la clôture.

bp/ved/bh