Crédit Agricole SA et Société Générale reculent respectivement de 0,29% et 0,22% dans le sillage du CAC 40. Un repli sans lien donc avec l'annonce d'une introduction en Bourse avant la fin de l'année d'Amundi, leur filiale commune de gestion d'actifs née en 2009. La banque verte, qui en détient 80%, conservera la majorité tandis que Société Générale vendra la totalité de sa participation (20%). Pour autant, Amundi demeurera après l'introduction en Bourse le fournisseur de solutions d'investissement de la banque rouge et noir.

L'ouverture du capital du premier gestionnaire d'actifs européen, avec 954 milliards d'euros de fonds gérés au 31 mars 2015, répond à deux logiques distinctes mais compatibles.

Coté Société Générale, cette IPO lui permet de monétiser sa participation dans Amundi tout en renforçant sa solvabilité. En cas de cession de la totalité de sa participation, l'impact sur son ratio de solvabilité CET1 serait de 20 points de base.

Coté Crédit Agricole SA, l'ouverture du capital permettra, outre la consolidation de ses fonds propres, le développement d'Amundi à l'international. Les euros levés permettront, en effet, à la société de gestion de procéder à des acquisitions sans peser trop fortement sur le niveau se solvabilité de sa maison mère.

Les analystes ont plutôt bien accueilli cette annonce qui apparaît pour CM-CIC Securities comme allant "dans le sens de l'histoire" d'un métier en phase de consolidation et d'expansion à l'international. Selon le courtier, le gestionnaire d'actifs vaudrait 7,5 milliards d'euros, un montant également avancé par Oddo.

Dans une note consacrée au Crédit Agricole, le bureau d'études estime qu'avec une mise sur le marché probablement inférieure à 20%, la conséquence sur la valorisation de Crédit Agricole SA serait limitée en termes de résultats futurs (-4%) et compensée en termes de valorisation par un impact positif sur la solvabilité.

La tonalité est tout autre chez Berenberg qui peine à trouver une bonne raison à cette IPO. Pour l'analyste, elle témoigne surtout du besoin en capitaux de Société Générale et du manque de moyens de la banque verte, qui aurait du se porter acquéreur de la participation de son partenaire.

Par ailleurs, ajoute le courtier, les investisseurs apprécient actuellement le secteur de la gestion d'actifs, mais cette confiance pourrait s'estomper avec la baisse de la performance des fonds, et faire fondre la valeur d'Amundi.

(P-J.L)



Valeurs citées dans l'article : CREDIT AGRICOLE, SOCIETE GENERALE