- résultat net de 17 millions d'euros au deuxième trimestre, contre 698 millions d'euros au deuxième trimestre 2013

- BES a eu un impact négatif de 708 millions d'euros sur le résultat net du deuxième trimestre

- Perte de 502 millions d'euros associée à la participation dans BES au deuxième trimestre

- Dépréciation de 206 millions d'euros au deuxième trimestre sur le solde de la participation dans BES

- Pas de pertes supplémentaires attendues en raison de BES - directeur général

- Le PNB recule de 6,1% à 3,94 milliards d'euros au deuxième trimestre

- Ratio core Tier 1 à 9,9% au 30 juin contre 9% au 31 mars

- CASA s'associerait à des poursuites contre l'ancienne direction de BES

- CASA a conclu une enquête interne sur de potentielles violations des sanctions américaines

- CASA a ouvert ses livres aux autorités américaines

- "Nous entrons dans une phase de discussion" avec les autorités US - directeur général

- Le volume des transactions en jeu est largement inférieur à celui des autres grandes banques - directeur général

- Les transactions en question portent sur la période 2003-2008

- L'action flambe sur la Bourse de Paris mardi matin

(Actualisation: propos supplémentaires du directeur général, Jean-Paul Chifflet, sur les rapports entre CASA et BES, réaction du marché et commentaires d'analyste)

PARIS (Dow Jones)-Crédit Agricole SA (>> CREDIT AGRICOLE) a annoncé mardi une chute de son résultat net au deuxième trimestre, liée à sa participation de 14,6% dans la banque Banco Espirito Santo (BES) qu'a secourue dimanche l'Etat portugais.

Le résultat net de la banque française s'est inscrit à 17 millions d'euros, contre 698 millions d'euros au deuxième trimestre 2013.

La contribution négative de BES s'est élevée à 708 millions d'euros, dont 502 millions d'euros au titre de la quote-part de résultat mise en équivalence et 206 millions d'euros pour dépréciation du solde de sa participation, a précisé l'établissement français dans un communiqué. Par ailleurs, l'application de normes comptables, dont le FVA ("Funding Valuation Adjustment"), a eu un impact négatif de 278 millions d'euros sur le résultat net.

"Le BES n'a pas d'impact sur les ratios de Crédit Agricole SA, la moindre déduction des fonds propres de la valeur de la participation compensant son impact en résultat", a souligné la banque. Au 30 juin 2014, le ratio core Tier 1 de CASA s'établissait à 9,9%, contre 9% au 31 mars. Au deuxième trimestre, le produit net bancaire de la banque s'est replié de 6,1% à 3,94 milliards d'euros.

Au cours d'une conférence téléphonique, le directeur général de Crédit Agricole SA, Jean-Paul Chifflet, a indiqué qu'il n'anticipait pas de pertes supplémentaires liées à l'exposition de l'établissement à la banque portugaise.

Cette perspective, les bonnes performances de la banque de financement et d'investissement Crédit Agricole CIB au deuxième trimestre et le fait que le ratio de solvabilité core Tier 1 se soit amélioré contribuent à faire bondir l'action du groupe mardi matin, note Cyril Meilland, analyste chez Kepler Capital Markets. A 11h25, le titre Crédit Agricole SA gagnait 5,1% à 10,81 euros.

CASA s'associerait à des actions en justice contre BES

Jean-Paul Chifflet a prévenu que Crédit Agricole SA s'associerait aux éventuelles procédures en justice que la nouvelle direction de BES mènerait contre les anciens dirigeants de la banque portugaise. La semaine dernière, celle-ci a publié une perte historique de 3,57 milliards d'euros pour le premier semestre, provoquant son effondrement en Bourse.

Sa holding de tête Espirito Santo International a déposé le bilan à la mi-juillet après que des irrégularités comptables ont été révélées en mai dernier à l'issue d'un audit mené par la banque centrale portugaise. La holding est contrôlée par la famille Espirito Santo, dont le patriarche, Ricardo Salgado, a dirigé BES pendant des décennies avant de quitter son poste le mois dernier.

"Nous ne pouvons que déplorer d'avoir été trompés par une famille avec laquelle le Crédit Agricole avait essayé de créer un vrai partenariat pour construire la première banque privée du Portugal", a commenté Jean-Paul Chifflet.

"Nous n'avons pas pu noter de dérapage ni de difficultés dans les mois, les années qui ont précédé" la mise au jour des irrégularités chez BES, a souligné le dirigeant, ajoutant que CASA avait découvert ces "difficultés en même temps que la Banque centrale du Portugal". "Je crois que nous sommes, dans cette affaire, victimes de mauvaises pratiques", a-t-il déclaré, alors que CASA a occupé jusqu'à cinq sièges au conseil d'administration de BES.

La participation de BES dépréciée en intégralité

Crédit Agricole SA a déprécié l'intégralité de sa participation de 14,6% dans BES alors que le gouvernement portugais a dévoilé dimanche un plan visant à scinder les activités de la banque en difficulté et y injecter 4,9 milliards d'euros de fonds publics. Dans le cadre de cette opération, les épargnants et les détenteurs d'obligations seniors de BES ont été préservés tandis que ses actionnaires, dont CASA, et les détenteurs de dette subordonnée doivent supporter les pertes de sa structure de défaisance ("bad bank") dont ils sont devenus actionnaires.

Il s'agit d'un nouveau revers pour CASA en Europe du Sud, où l'établissement bancaire a déjà dépensé des milliards d'euros pour s'extirper de son ancienne filiale Emporiki en Grèce et solder sa participation dans l'espagnole Bankinter.

Les liens entre CASA et la banque portugaise remontent à 1986 lorsque la banque française a aidé Espirito Santo Group à bâtir BES, alors appelée Banco Internacional de Crédito. Au fil des années, CASA a augmenté sa participation dans BES dans le cadre de son expansion en Europe du Sud - au Portugal, en Grèce et en Italie - visant à pallier la saturation du marché bancaire français.

Discussions avec les autorités américaines

Jean-Paul Chifflet a par ailleurs annoncé que la banque avait conclu voilà "quelques semaines" une enquête interne relative à de potentielles violations des sanctions économiques prises par les Etats-Unis à l'encontre de certains pays. "Nous entrons dans une phase de discussions du dossier avec les autorités américaines avec lesquelles nous coopérons depuis le début", a déclaré le responsable, ajoutant que la banque française leur a ouvert ses livres.

Alors qu'on lui demandait si la banque pourrait être contrainte de réaliser de plus importantes provisions compte tenu de la taille de l'amende dont a récemment écopé BNP Paribas (>> BNP PARIBAS) aux Etats-Unis, le dirigeant a souligné que dans le cas de CASA, le volume des transactions en question était "largement inférieur à celui des grandes banques de la place" et confiné à la période allant de 2003 à 2008.

La semaine dernière, BNP Paribas a annoncé avoir accusé une perte record de 4,32 milliards d'euros au deuxième trimestre, ses résultats ayant été pénalisés par une charge de 5,95 milliards d'euros pour couvrir l'amende record de 6,6 milliards d'euros (8,97 milliards de dollars) que lui ont infligée les autorités américaines pour violation des sanctions économiques contre le Soudan, l'Iran et d'autres pays. De son côté, Société Générale (>> SOCIETE GENERALE) a publié un résultat net en progression de 7,8% pour la même période, en raison notamment de provisions inférieures contre les créances douteuses.

-Eric Chalmet et Noémie Bisserbe, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 65; eric.chalmet@wsj.com

COMMUNIQUES FINANCIERS DE CREDIT AGRICOLE SA:

http://www.credit-agricole.com/Investisseur-et-actionnaire/Information-financiere/Rapports-annuels-et-resultat

Valeurs citées dans l'article : CREDIT AGRICOLE, SOCIETE GENERALE, BNP PARIBAS