Paris (awp/afp) - Crédit Agricole SA (CASA), entité cotée du groupe bancaire mutualiste, a publié vendredi un bénéfice net pénalisé au deuxième trimestre par une hausse du coût du risque, pesant sur sa banque de financement et d'investissement.

En recul de près de 15% à 1,22 milliard d'euros, le bénéfice est en ligne avec les attentes des analystes interrogés par l'agence d'informations financières Bloomberg.

La base de comparaison défavorable : au deuxième trimestre 2018, le bénéfice avait atteint "un point historiquement haut" à 1,44 milliard d'euros, tiré par de fortes performances de la banque de financement. Il avait également profité d'un niveau d'imposition plus faible et d'un coût du risque très bas.

A contrario, au 2ème trimestre 2019, le coût du risque -c'est à dire les provisions passées pour faire face à des défauts de paiements- a bondi de plus de 60% à hauteur de 358 millions d'euros, la plupart de cette nouvelle dotation, soit 114 millions d'euros sur 135 au total, étant destinée à la banque de financement et d'investissement (BFI).

Il s'agit d'"une inversion normale du coût du risque, notamment au niveau de la BFI, à des niveaux qui restent tout à fait bas", a garanti Philippe Brassac, directeur général du groupe, lors d'une conférence de presse.

Interrogé sur l'éventuelle défaillance d'un client de la BFI, le dirigeant a concédé, sans plus de précisions, qu'"un dossier concentre à lui seul l'essentiel de ce coût du risque".

En terme de revenus, le produit net bancaire (PNB), équivalent au chiffre d'affaires, recule faiblement de 0,4% à 5,15 milliards d'euros "dans un contexte heurté", souligne la banque dont les différents métiers ont réalisé des performances contrastées.

La branche "Gestion d'actifs et assurance" affiche des revenus et un bénéfice en hausse. A l'inverse, le pôle "Grandes clientèles", qui comprend la BFI et les services financiers aux investisseurs, voit son PNB fléchir et son bénéfice chuter de près de 22%, lesté par la hausse du coût du risque.

En termes de solvabilité, CASA se targue d'avoir dépassé son objectif de 11% de ratio CET1, qui s'élevait fin juin à 11,6%.

Conséquence, la banque envisage d'avancer à début 2020 -au lieu de 2022- la suppression progressive du mécanisme de garantie dit "Switch 2", selon lequel les caisses régionales prêtent, contre rémunération, du capital à CASA pour satisfaire les exigences réglementaires.

Concrètement, pour 1,2% de solvabilité, CASA débourse 300 millions d'euros par an, a précisé Jérôme Grivet, directeur financier du groupe.

Environ la moitié de ce mécanisme pourrait être démantelé, permettant "d'ici 2022 d'améliorer nos revenus de 250 millions et notre résultat de 100 millions", a-t-il détaillé.

afp/jh