Zurich (awp) - Credit Suisse a livré une très bonne performance au premier trimestre, malgré avoir constitué une réserve de 1,03 milliard de francs suisses en prévision des mauvais jours. La grande banque a globalement dépassé les attentes et se montre confiante quant à l'année qui vient, malgré le coronavirus.

Le bénéfice net s'est inscrit à 1,31 milliard de francs suisses, en hausse de 75% sur un an, indique jeudi le numéro deux bancaire helvétique. Credit Suisse revendique une hausse de la rentabilité entre janvier et mars, malgré la pandémie de Covid-19.

Le bénéfice avant impôts s'est étoffé de 13% à 1,20 milliard de francs suisses, ce résultat comprenant le gain lié au transfert de la plateforme de fonds InvestLab à Allfunds Group. Sans cet apport et les provisions pour litiges majeurs, cet indicateur aurait affiché une chute de 11% à 951 millions.

Le produit d'exploitation a gonflé de 7% à 5,78 milliards. Les recettes ont également bénéficié de la transaction InvestLab, sans laquelle elles auraient augmenté de 2%. Les activités opérationnelles n'ont cependant pas été en reste.

Les revenus dans la gestion de fortune ont fortement progressé, tout particulièrement dans la région stratégique Asie-Pacifique.

En termes de volumes, le groupe zurichois a récolté 5,8 milliards de francs suisses d'entrées nettes d'argent, pour une masse sous gestion de 1370,5 milliards. Ces avoirs ont reculé de près de 10% par rapport à fin décembre, en raison de la chute des marchés financiers.

La banque d'investissement (Global Markets) a profité de la volatilité sur les marchés financiers, contrairement à la banque d'affaires (Investment Bankin & Capital Markets), plombée par la paralysie de l'économie mondiale. Vaisseau amiral de Credit Suisse, la banque universelle suisse a amélioré ses recettes et sa rentabilité.

Les charges globales ont été allégées de 6% à 4,01 milliards.

Nouvelles provisions possibles

Dans leur ensemble, les chiffres sont supérieurs à la moyenne des prévisions des analystes interrogés par AWP. Seule exception, le bénéfice avant impôts a légèrement déçu puisque le consensus l'attendait à 1,25 milliard.

"Notre modèle d'affaires axé sur la gestion de fortune s'est une fois de plus révélé résistant, tout en nous permettant d'exploiter nos capacités en investment banking pour nos clients dans une période de forte volatilité", indique dans le communiqué le nouveau directeur général Thomas Gottstein, qui a remplacé Tidjane Thiam mi-février. Le nouveau patron a vécu un premier trimestre marqué "par un environnement difficile" à la tête de la grande banque.

Le ratio de fonds propres de première catégorie s'est étiolé de 0,6 point de pourcentage en trois mois, à 12,7%.

Indicateur de rentabilité très scruté, le rendement des fonds propres tangibles (RoTE) a bondi de 4,5 points de pourcentage à 13,1%, dopé par la cession d'InvestLab. La banque aux deux voiles table sur un RoTE de 9% à 9,5% pour 2020, en prenant en compte les prévisions révisées de taux d'imposition de 20-25%.

Les réserves de 1,03 milliard constituées au premier trimestre sont composées d'une provision de 585 millions pour couvrir d'éventuelles pertes de crédit et d'un montant de 444 millions pour les activités de banque d'affaires et d'investissement.

La direction estime que l'impact de la pandémie de coronavirus reste difficile à estimer et n'exclut pas une nouvelle constitution de provisions à l'avenir pour couvrir les pertes de valeur. Credit Suisse affirme néanmoins être bien préparée pour fournir une performance financière robuste durant la crise.

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