Zurich (awp) - La Suisse devrait se demander comment fournir de nouvelles impulsions à son économie, a estimé le président de Credit Suisse Urs Rohner. Il serait faux de croire que les aides décidées jusqu'ici pour contrôler la crise du coronavirus seront suffisantes. La crise va se faire sentir encore toute l'année prochaine, a-t-il déclaré dans une interview à la SonntagsZeitung.

L'Etat n'est pas à lui seul la solution, selon le président Rohner. Mais il peut encourager les initiatives privées. On pourrait par exemple assouplir la réglementation des caisses de pension afin de créer des instruments qui permettraient de mettre de bien plus gros capitaux à disposition.

Une autre solution consisterait à encourager fiscalement les investissements. Il faut mettre à profit le présent pour développer de nouveaux instruments de soutien, mobiliser le capital privé et financer les investissements nécessaires, a dit le président Rohner, qui a souligné que la crise n'est de loin pas terminée.

La crise du coronavirus a accéléré certains développements pour les banques. A l'avenir, elles devront moins faire toutes seules et s'appuyer plus fortement sur les fournisseurs d'infrastructures. Les banques ne seront plus actives que là où se crée de la valeur ajoutée, particulièrement dans le conseil. Les affaires seront encore fortement numérisées et banques et assurances vont travailler plus étroitement.

A propos de l'enquête des autorités de surveillance sur le scandale de l'espionnage de cadres, le président de Credit Suisse ne se fait pas de souci. La personne chargée du dossier est au travail et elle livrera à un moment ou un autre son rapport. Pour Credit Suisse, la devise est "coopération".

M. Rohner a encore relevé que l'arrivée de Postfinance dans les affaires de crédit n'est pas une bonne idée. Si Postfinance veut offrir des affaires bancaires classique, la Confédération ne doit pas en détenir une participation, a-t-il exigé. Au minimum, la Confédération devrait céder sa participation majoritaire. Participation de l'état et arrivée simultanée de Postfinance sur le marché des hypothèques, cela ne fait pas bon ménage, selon le président de Credit Suisse.

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