Washington (awp/afp) - Les grandes banques aux Etats-Unis sont financièrement "bien plus solides" qu'avant la crise financière de 2009 et capables d'encaisser un choc sévère, a affirmé vendredi la Banque centrale américaine (Fed).

"Les plus grandes banques de la nation sont significativement plus solides qu'avant la crise (de 2008-2009) et devraient être bien positionnées pour soutenir l'économie même en cas de choc sévère", a souligné Randal Quarles, le responsable de la Fed en charge de la régulation.

La Banque centrale a accordé un satisfecit global à 18 géants bancaires, à l'issue de la 1ère phase d'une nouvelle batterie de tests de résistance.

En cas de récession très marquée, qui était l'hypothèse de l'édition 2019 des tests de résistance imposés par la loi Dodd Frank, les 18 banques testées (contre 35 l'année passée) accuseraient néanmoins des pertes cumulées de 410 milliards de dollars.

C'est un peu inférieur au déficit enregistré lors des tests 2018 pour le même nombre de banques (464 milliards).

Ces tests généraux seront complétés jeudi 27 juin par des résultats individuels au cours desquels la Fed autorisera ou non les plans de distribution de capitaux (versements de dividendes, rachats d'actions..) de ces banques.

L'année passée Deutsche Bank USA avait échoué aux tests, manquant de recevoir un feu vert de la Fed pour son plan de distribution de liquidités.

La Fed avait déterminé que les activités de DB USA (sur les Etats-Unis seuls) montraient "des faiblesses matérielles" dans la planification de sa distribution de capitaux ainsi que dans "son approche et ses hypothèses de revenus et de pertes en cas de crise".

Trois autres établissements n'avaient reçu qu'un feu vert conditionnel à leurs plans de distribution de liquidités: les banques d'affaires Goldman Sachs, Morgan Stanley et State Street Corporation.

Cette année, les résultats globaux "quantitatifs", qui n'évaluent pas encore les projets individuels de distribution de liquidités de chaque holding, confirment "que notre système financier demeure robuste", a affirmé M. Quarles.

Pertes dans les prêts commerciaux

Ces géants bancaires affichent davantage de capitaux propres qu'après la récession de 2009 provoquée par les crédits immobiliers à risque (subprimes) même en appliquant le scénario d'un choc sévère, a indiqué un haut responsable de la Fed.

Le niveau des fonds propres de haute qualité (Tier 1) qui mesure la capacité des banques à conserver un coussin de capital face à des actifs risqués, passerait de 12,3% fin 2018 à 9,2% en cas de sévère récession, largement au-dessus du minimum requis de 4,5%.

Cette 9e édition des tests de résistance, menés par la Fed pour éprouver la solidité du secteur bancaire en cas de crise, prévoyait une brutale récession mondiale avec un bond du taux de chômage à 10% (contre 3,6% aujourd'hui), une appréciation du dollar et un repli de l'inflation.

Au rang des pertes qui seraient encourues, c'est dans le secteur des cartes de crédit mais aussi des prêts aux secteurs industriel et commercial qu'elles seraient les plus fortes. Les pertes liées aux crédits immobiliers ont été réduites.

Parmi les 18 banques testées figurent Bank of America, le holding américain de la banque britannique Barclays ainsi que du Crédit Suisse, Goldman Sacks, JPMorgan Chase, Wells Fargo et deux holdings de Deutsche Bank.

BNP Paribas, American Express, la banque canadienne BMO ou encore l'espagnole Santander, testées l'année dernière, n'étaient plus dans la liste cette année.

afp/rp