Londres (awp/afp) - Le cours du cuivre s'est apprécié sur la semaine, soutenu par un bon chiffre de l'activité manufacturière en Chine, premier importateur mondial de matières premières, paru mercredi.

L'indice des directeurs d'achats (PMI) pour le secteur manufacturier en Chine, calculé par le cabinet IHS Markit pour le groupe de médias Caixin, a connu un rebond inattendu le mois dernier après un plus bas historique en février.

De plus, "les principaux producteurs de cuivre asiatiques ont annoncé ces derniers jours qu'ils avaient l'intention d'augmenter considérablement leur activité", a rapporté Daniel Briesemann, analyste de Commerzbank.

"La plus grande fonderie de cuivre chinoise prévoit d'augmenter sa production de 6 % pour atteindre 1,65 million de tonnes, tandis que la deuxième fonderie japonaise envisage même une hausse de près de 11 % pour atteindre 450.000 tonnes, a-t-il ajouté, avant de nuancer "l'optimisme" de ces chiffres.

Le redressement des prix du pétrole, soutenu par des espoirs de nouvelles coupes volontaires de la production, a également participé à l'élan des cours des matières premières en fin de semaine.

Le métal rouge évolue toutefois à des niveaux bas, et avait touché le 19 mars un minimum depuis janvier 2016, à 4.371 dollars la tonne.

Sur le London Metal Exchange, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 4.859 dollars vendredi à 14H15 GMT, contre 4.790,50 dollars le vendredi précédent en clôture.

L'or cale

L'or a un peu baissé sur la semaine, même si une hausse jeudi lui a permis de limiter ses pertes.

Jeudi, le métal jaune a ainsi "nettement grimpé avec les attentes concernant d'autres mesures de relance après que les demandes d'allocations chômage aux Etats-Unis ont atteint un record", a expliqué Avtar Sandu, de Phillip futures.

La semaine passée, le nombre de demandeurs d'allocations chômage a bondi de 6,6 millions, un chiffre inédit après le record déjà établi la semaine précédente à 3,3 millions.

Vendredi, le métal précieux n'a cependant pas réagi au rapport mensuel sur l'emploi américain, qui indique 701.000 emplois détruits en mars et un taux de chômage en hausse de 0,9 point.

Ces données ne concernent toutefois que la première partie du mois de mars, alors que la pandémie n'avait pas encore gagné l'ensemble du territoire et avant l'instauration de mesures de confinement.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or valait 1.613,39 dollars vendredi vers 14H15 GMT, contre 1.628,16 dollars le vendredi précédent.

Le café fait de la résistance

Les cours du café, malmenés depuis le début de la pandémie de Covid-19, se reprenaient cette semaine alors que les inquiétudes pèsent sur la demande mondiale mais aussi sur l'approvisionnement, notamment pour la variété robusta au Vietnam.

"Le commerce du café s'est arrêté au Vietnam", a constaté Michaela Helbing-Kuhl, analyste de Commerzbank du fait "des règles strictes de distanciation sociale qui ont été mises en place depuis mercredi" pour contenir la propagation du nouveau coronavirus.

"Le transport est également très touché et les ports fonctionnent au ralenti", a-t-elle ajouté. Cela gêne considérablement les exportations du deuxième producteur mondial, qui produit principalement du café de la variété robusta.

Côté demande, l'Organisation internationale du café (ICO) a évoqué le risque "de baisse considérable de la consommation mondiale de café" du fait de la pandémie de Covid-19 dans son bilan mensuel de mars paru jeudi.

Elle a toutefois maintenu ses prévisions d'un déficit de l'offre pour la saison 2019/2020, révisé à 0,47 million de sacs.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en mai valait 1.203 dollars vendredi à 14H25 GMT, contre 1.209 dollars le vendredi précédent à la clôture. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'Arabica pour livraison en mai valait 116,75 cents, contre 115,85 cents sept jours auparavant.

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