La publication des résultats annuels de Cybergun risque de soulever plus d'interrogations qu'elle n'apportera de réponses. Il faut descendre en bas de communiqué pour constater que l'objectif de dégager 1 million d'euros d'Ebitda courant au terme de l'exercice clos le 31 mars dernier "ne devrait finalement pas être atteint". Au terme du premier semestre, le groupe avait fait état d'une perte d'Ebitda retraité de -0,8 million d'euros.
Le management promet malgré tout une "très nette amélioration de la rentabilité" pour l'exercice clos le 31 mars dernier, dont le chiffre d'affaires pro forma a été dévoilé ce matin : 36 millions d'euros. En données consolidées, les revenus se limitent à 32 millions d'euros, après 33,7 millions d'euros précédemment, pénalisés notamment aux Etats-Unis par la faillite de deux distributeurs. La différence entre le consolidé et le pro forma s'explique par l'intégration de JM DEVELOPPEMENT, Ton marquage.com et Open Space SAS, qui "permet d’offrir une image fidèle du nouveau périmètre d’activité", indique la direction, avant de préciser que la marge brute annuelle pro forma devrait atteindre 10,4 millions d'euros "soit une progression annuelle de 42%", mais sans fournir la base de comparaison. En données consolidées, elle ressort toutefois à 8,4 millions d'euros, après 8,9 millions d'euros en 2016/2017. En baisse donc.
Comme d'habitude, le discours est résolument positif. "2018-2019 s’annonce définitivement comme une année passionnante", selon le vice-président Hugo Brugière, cité dans le communiqué, satisfait que la société retrouve "la voie de la croissance tant en termes de chiffre d’affaires que de marges" (en données pro forma). Le militaire et le B2C répondent enfin aux attentes, selon le dirigeant, qui rappelle que le groupe développe un "projet d'envergure avec un grand manufacturier d'armes", projet qui avait valu au dossier quelques envolées, dont la dernière toute récente, mais qui attend toujours sa concrétisation.
CYBERGUN est le leader mondial de la conception et de la distribution de répliques d'armes factices destinées aux amateurs de jeux vidéo, de tir sportif ou de plein air, et aux collectionneurs. L'activité du groupe s'organise autour de 2 pôles :
- répliques d'armes : répliques à l'échelle 1/1 projetant des billes en plastique de 6 mm. A fin mars 2023, CYBERGUN détient 21 licences exclusives mondiales ou européennes (notamment Smith & Wesson, Famas, Desert Eagle, Colt, Taurus, Uzi, Mossberg, Tanfoglio, Schmeisser, Thompson, Sig Sauer, Kalashnikov, Blaser et Beretta) ;
- accessoires et consommables : lunettes, cibles, billes en plastique, recharges de gaz, etc.
La fabrication des produits est assurée par des sous-traitants.
La commercialisation des produits est principalement assurée au travers de grossistes, de magasins spécialisés (armuriers, magasins de pêche et de chasse, magasins de jouets et de jeux vidéo), et via les grandes chaînes de distribution.