Le groupe britannique fondé il y a 105 ans, marque favorite de l'"agent secret" James Bond, a annoncé le mois dernier ce projet d'IPO portant sur environ 25% de son capital, ce qui fera de lui le premier constructeur automobile à rejoindre la Bourse de Londres depuis des décennies.

Un teneur du livre d'ordres a déclaré jeudi soir que des ordres avaient déjà été placés pour l'ensemble des titres mis en vente. Une source proche du dossier a dit que ces ordres avaient été placés dans le bas de la fourchette de prix.

Aston Martin espère annoncer un prix définitif pour l'opération autour du 3 octobre en vue d'une première cotation autour du 8.

L'entreprise prévoit un flottant de 25% de son capital, ce qui correspond à près de 57 millions de titres.

Aston Martin confirme que Daimler restera un des ses actionnaires, à hauteur de près de 5%, le constructeur allemand ayant décidé de ne pas vendre de titres à l'occasion de l'introduction en Bourse.

Aston Martin vend environ 25% de ses voitures dans des pays de l'Union européenne, à partir d'une seule usine située à Gaydon, dans le centre de l'Angleterre, en attendant la mise route d'une seconde, en 2019 au Pays de Galles.

Le constructeur, qui a laissé entendre pendant des années qu'il allait s'introduire en Bourse, a connu un redressement de ses activités depuis l'arrivée en 2014 de son actuel directeur général Andy Palmer, ce qui s'est traduit par une hausse des volumes et des incursions dans de nouveaux segments comme les SUV.

Andy Palmer a souligné que l'intérêt des investisseurs avait été "sans précédent" à ce stade, promettant dans son message plus de croissance à l'avenir.

"La tendance ce sont des investisseurs du type long terme, qui misent sur la croissance. L'avion est à mi-chemin de la piste mais il reste encore la moitié de la piste à parcourir", a-t-il dit.

S'agissant du Brexit, les constructeurs automobiles ont mis en garde contre une sortie de la Grande-Bretagne sans accord avec l'Union européenne.

Ils estiment qu'un "Brexit dur" pourrait ralentir la production et accroître les coûts lorsque le pays quittera le bloc en mars 2019.

Andy Palmer a souligné qu'Aston Martin, qui assemble tous ses véhicules en Grande-Bretagne, avait augmenté ses stocks de moteurs et de composants pour faire face à une éventuelle entrave dans la libre circulation des biens et des marchandises avec l'UE dans quelques mois.

"Nous avons par exemple cinq jours de stock de moteurs et nous avons un très grand entrepôt à Wellesbourne (au centre de l'Angleterre) où nous avons au moins cinq jours de stocks automobiles", a-t-il déclaré à Reuters, contre trois jours auparavant.

Dans le prospectus de son IPO, Aston Martin prévient cependant qu'il risque de subir d'"importants effets contraires" sur son chiffre d'affaires et sa rentabilité si des restrictions sont mises en place sur ses ventes dans l'UE, qui représentent 18% de ses ventes totales.

(Avec la contribution de Dasha Afanasieva, Claude Chendjou pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten et Bertrand Boucey)

par Costas Pitas