Le constructeur automobile haut de gamme s'attend désormais à un résultat d'exploitation (Ebit) "sensiblement en deçà" du niveau atteint en 2017.

Les profits de Mercedes-Benz, sa division la plus rentable, devraient être "très inférieurs" à ceux de l'an dernier, a-t-il ajouté.

Une porte-parole du groupe allemand a par la suite précisé que le recul de l'Ebit du groupe devrait être supérieur à 10%.

Pour expliquer la révision de ses perspectives financières, Daimler a aussi invoqué des coûts liés à un arrêt de la Cour européenne de justice sur les véhicules utilisant un ancien liquide de refroidissement.

Cet avertissement sur résultats intervient dans un moment de frictions entre les constructeurs automobiles et le gouvernement en Allemagne sur les moyens de réduire la pollution urbaine liée au diesel. Les industriels renâclent à moderniser à leurs frais les systèmes de gaz d'échappement et privilégient les primes de reprise des vieux diesel pour l'achat d'un véhicule neuf moins polluant.

Ces derniers mois, le contexte de marché est aussi devenu plus complexe au niveau mondial pour l'industrie automobile.

Daimler fait l'objet d'une enquête en Europe et aux Etats-Unis sur les gaz d'échappement de ses moteurs diesel. Un porte-parole du parquet de Stuttgart a déclaré vendredi qu'il n'y avait "rien de nouveau" dans ses investigations, qui se poursuivent.

"FACTEURS EXCEPTIONNELS"

Cet avertissement intervient aussi alors que la croissance économique en Chine, premier marché automobile mondial, a décéléré à son rythme trimestriel le plus faible depuis 2009.

En Suède, le constructeur de camions Volvo prévoit un ralentissement de la demande en Europe et en Chine en 2019 et le fabricant de pneumatiques Michelin a abaissé ses prévisions de marché.

En Bourse, le titre Daimler est tombé en séance à un plus bas de cinq ans après le communiqué du groupe et a entraîné dans son sillage d'autres valeurs automobiles européennes, déjà à la peine en raison des annonces de Michelin et Volvo.

Après avoir reculé de 6%, Daimler a clôturé en baisse de 1,95%. A Paris, Renault a perdu 3,09% et le groupe PSA 2,51%. L'automobile a accusé la plus forte baisse sectorielle en Europe avec un recul de 2,93%.

Les analystes d'Evercore ISI, dans une note, relèvent que l'avertissement de Daimler ne résulte pas d'un ralentissement de l'activité, la demande restant forte pour les Mercedes-Benz, mais a été provoqué par des "facteurs exceptionnels", dont ils ont chiffré l'impact à 400 millions d'euros.

Daimler a dans le même temps avancé la publication de ses résultats du troisième trimestre (initialement prévus la semaine prochaine), ressortis en dessous des attentes du marché : l'Ebit affiche une baisse de 27% sur la période, à 2,49 milliards d'euros, en raison d'une chute de 35% de Mercedes-Benz (à 1,37 milliard d'euros).

(Dominique Rodriguez pour le service français)

par Edward Taylor et Douglas Busvine