Daimler a précisé que sa perte atteindrait 1,6 milliard d'euros sur la période avril-juin et a prédit que ses résultats de 2019 seraient "significativement" inférieurs à ceux de l'an dernier, alors qu'il les attendait globalement stables auparavant.

Le constructeur allemand souligne que la croissance plus faible que prévu des différents marchés automobiles a également eu un impact sur ses résultats, tout comme ses propres problèmes en termes d'alimentation de son réseau de distribution depuis le début de l'année.

Les ventes de voitures de la marque Mercedes-Benz ont baissé de 7% au premier trimestre en raison notamment de goulets d'étranglement dans plusieurs usines aux Etats-Unis et au Mexique.

Cet avertissement sur résultats est le deuxième, après celui de juin, depuis la prise de fonctions d'Ola Källenius, qui a succédé à Dieter Zetsche au poste de président du directoire en mai.

"Il semble que la nouvelle équipe de direction ait l'intention de faire un grand ménage et de s'attaquer aux principaux problèmes de l'entreprise", écrivent les analystes d'Evercore ISI. "Reste à savoir si c'est le dernier avertissement pour cette année."

L'action Daimler reculait de 1,66% à 45,875 euros vers 11h40 GMT à la Bourse de Francfort, après avoir chuté de 4,5% à un creux de 44,54 euros en début de séance. Le titre a perdu environ 22% de sa valeur sur les trois derniers mois. L'indice du secteur automobile européen avançait de 1,02% au même moment.

BAISSE DES FLUX DE TRÉSORERIE

Les constructeurs automobiles sont confrontés à un durcissement général des règles en matière de lutte contre la pollution, notamment depuis que Volkswagen a reconnu en 2015 avoir manipulé les résultats des tests sur ses véhicules diesel.

Ils doivent aussi faire face à de lourds investissements dans la perspective du développement des véhicules électriques et autonomes alors que le marché chinois ralentit, que les ventes stagnent en Europe et que les tensions commerciales s'accroissent à travers le monde.

Daimler, qui doit publier ses résultats trimestriels détaillés le 24 juillet, prévoit de comptabiliser une charge supplémentaire de 1,6 milliard d'euros liée aux "procédures gouvernementales et judiciaires en cours et aux mesures relatives aux véhicules diesel Mercedes-Benz dans différentes régions", a déclaré le groupe de Stuttgart, sans plus de précisions.

Il va aussi augmenter d'environ un milliard d'euros ses provisions pour un rappel de véhicules lié aux airbags de l'équipementier japonais Takata. L'examen de sa gamme de fourgons Mercedes-Benz aura pour sa part un impact négatif de 500 millions d'euros sur les résultats du deuxième trimestre.

Le groupe s'attend en outre à dégager au deuxième trimestre un flux de trésorerie disponible inférieur à celui de la même période il y a un an. Sur l'ensemble de l'exercice, ce flux est désormais attendu en dessous de celui de 2018 et non au-dessus comme initialement prévu.

Jeudi, ce sont les équipementiers Johnson Electric et Sensirion qui ont averti sur leurs résultats en raison du ralentissement des ventes automobiles et de leur pessimisme quant aux perspectives de redressement du marché chinois.

BMW a aussi émis un avertissement sur ses résultats en mai en raison d'investissements plus élevés que prévu.

Volkswagen, pour sa part, a averti en mai que la marge opérationnelle pour son activité de voitures de tourisme en 2019 serait dans le bas de la fourchette de ses estimations comprises entre 6,5% et 7,5%

(Arno Schütze et Michelle Martin; Bertrand Boucey et Claude Chendjou pour le service français)