Les groupes spécialisés dans les aliments conditionnés ont subi une baisse des ventes, la clientèle, soucieuse de sa santé, recherchant davantage de produits frais et dans ce contexte, Third Point, le fonds de Daniel Loeb, presse le leader mondial de l'alimentaire de procéder à une restructuration plus radicale et rapide.

La croissance dynamique réalisée en Europe et en Asie et l'amélioration de la situation dans un marché américain peu réactif et également au niveau de la nutrition infantile a permis à Nestlé de réaliser un chiffre d'affaires meilleur que prévu au deuxième trimestre, ce qui l'autorise à anticiper dorénavant une croissance organique "aux alentours de 3%" cette année et non plus de 2% à 4%.

"Alors que nous entrons dans le second semestre 2018, nous prévoyons une nouvelle amélioration de notre croissance organique des ventes. Une accélération de l'amélioration de la marge est attendue, avec de nouveaux effets favorables provenant de nos programmes d'efficacité et un prix des matières premières plus avantageux", déclare l'administrateur délégué Mark Schneider dans un communiqué.

CROISSANCE ORGANIQUE SUPÉRIEURE AUX ATTENTES AU T2

La croissance organique, qui fait abstraction des effets de change et des changements de portefeuilles, a ralenti moins que prévu, à 2,6% au deuxième trimestre, contre 2,8% au premier. Elle est supérieure au consensus des analystes interrogés par Reuters, qui tablaient en moyenne sur 2,2%.

"Les mesures d'amélioration de Nestlé commencent à se traduire à la fois dans la croissance et dans les retours", estime Jean-Philippe Bertschy, analyste de Vontobel, soulignant que de nouveaux produits ont contribué à accélérer la croissance de la division nutrition infantile et produits pour animaux.

Jon Cox, analyste chez Kepler Cheuvreux, relève un bénéfice ajusté par action meilleur que prévu et un solide flux de trésorerie.

Les ventes en volume ont progressé de 2,4% au deuxième trimestre mais les prix n'ont augmenté que de 0,2%, les distributeurs, soumis à la concurrence du commerce en ligne et des discounters, s'attachant à maintenir leurs coûts le plus bas possible.

La marge d'exploitation avant charges de restructuration a progressé à 16,1% au premier semestre. Nestlé s'est fixé un objectif de 17,5% à 18,5% pour 2020, critiqué par Third Point car moins ambitieux qu'Unilever.

Ce dernier a fait état la semaine dernière d'une croissance sous-jacente de ses ventes de 1,9% au deuxième trimestre, une performance jugée décevante, mais le géant anglo-néerlandais a dit anticiper une amélioration de ses résultats au second semestre en raison d'une hausse de ses prix.

Le bénéfice net de Nestlé a progressé de 19% à 5,8 milliards de francs suisses et le bénéfice par action a bondi lui de 20% en raison d'une plus-value exceptionnelle liée à la vente de son activité de confiserie aux Etats-Unis.

Le titre prenait 0,95% à 80,66 francs suisses en Bourse de Zurich, vers 7h15 GMT. Il a perdu presque 5% depuis le début de l'année mais se traite encore à des PER élevés.

(Silke Koltrowitz; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

par Silke Koltrowitz