LONDRES (awp/afp) - Le secteur bancaire européen "ne fait pas assez pour s'attaquer à la crise climatique" malgré des progrès ces dernières années, révèle une étude publiée dimanche, qui place BNP Paribas et Lloyds meilleurs élèves, et Danske Bank en queue de peloton.

L'ONG britannique ShareAction, qui promeut une finance responsable, a interrogé fin 2019, avant la pandémie de Covid-19, les 20 plus grandes banques européennes, représentant un total de plus de 20.000 milliards d'euros d'actifs, sur leurs stratégies concernant le financement des énergies polluantes ou les énergies vertes, entre autres.

BNP Paribas arrive en première position sur l'échelle des meilleures pratiques, avec un score de 63,2%, suivi de près par la banque britannique Lloyds Banking Group, à 61,7%, puis par le groupe néerlandais ING, à 53,6%.

L'établissement danois Danske Bank, qui n'a pas répondu aux questionnaires et a donc été classé selon des données publiques, clôt le classement avec 12,5%, avec également en queue de peloton Intesa Sanpaolo (27,8%) ou Credit Suisse (30,3%).

Bien que le secteur "ait globalement fait des progrès" depuis 2017 lors de la publication de la première édition de cette étude, aucun établissement n'a dépassé la note de 80%, qui représente "les meilleures pratiques en matière de gestion des risques et des opportunités liées au climat dans tous les domaines évalués", a relevé ShareAction.

"Le score moyen atteint dans cette étude est de seulement 39,9%, ce qui correspond à la catégorie +business as usual+ (continuer comme si de rien n'était, en français)", critique l'ONG.

Si toutes les banques sont engagées pour tenter de limiter la hausse de la température de 1,5 degré à la fin du siècle, comme le prévoit l'accord de Paris, "seulement un quart a fixé des objectifs et un calendrier clair".

ShareAction se félicite cependant de la vitesse à laquelle certains progrès peuvent être réalisés, soulignant que Lloyds Banking Group, en deuxième position cette année, était en queue de classement dans la précédente édition.

En novembre, un groupe d'ONG avait taclé la finance française, la jugeant loin du compte concernant ses promesses de fournir un calendrier de sortie du financement des activités charbon.

A l'époque, Les Amis de la Terre, la néerlandaise BankTrack et l'initiative Unfriend Coal avaient notamment pointé du doigt le groupe bancaire BNP Paribas pour ses financements dans des entreprises développant de nouvelles centrales à charbon.

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