Ajoute précisions tirées de l'étude de la DGE

PARIS (awp/afp) - L'ouverture des commerces le dimanche dans les zones touristiques internationales (ZTI), dont l'impact était encore limité en début d'année, devra faire l'objet d'une évaluation au bout de trois ans, soit à l'automne 2018, estime Benjamin Griveaux.

"Il faudra sans doute évaluer le dispositif en septembre 2018, après trois exercices, pour voir ce qui marche et ce qui marche moins", a affirmé le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie, dans un entretien au Journal du dimanche (JDD).

M. Griveaux se dit toutefois "réservé" sur l'idée d'étendre le dispositif à tout Paris - où dans 12 ZTI ont été créées par la loi Macron d'août 2015.

"Hormis dans le 13e, la carte des photos prises par les touristes via Instagram, Twitter ou autres réseaux sociaux est la superposition exacte de la carte des ZTI" actuelle, souligne-t-il.

"Il ne faut pas forcément ouvrir tous les commerces de Paris tous les dimanches", qui "n'est pas un jour comme les autres", a déclaré M. Griveaux.

En plus de celles de la capitale, la France compte 9 autres ZTI, soit un total de 21.

Une étude non publiée de la Direction générale des entreprises (DGE) à Bercy fait état d'une "évidente, et encourageante montée en puissance du dispositif", estime le secrétaire d'État.

Ce document, dont l'AFP a eu connaissance, constate que 28,2% des commerces situés en ZTI à Paris ouvraient leurs portes le dimanche en février 2017 selon les derniers chiffres disponibles, contre 17,5% en septembre 2015 - soit +62,1% en 18 mois.

Mais son "impact sur l'emploi était encore limité début 2017, dans le contexte d'une forte diminution de la fréquentation touristique internationale à Paris en 2016", dit l'étude.

"L'ouverture des grands magasins, effective depuis juin 2017, devrait donner une nouvelle impulsion à la mesure, notamment dans les ZTI Haussmann et Rennes-Saint-Sulpice", poursuit-elle.

"Selon le business et les enseignes, le chiffre d'affaires s'accroît de 8 à 15% et le nombre d'emplois d'environ 10%", affirme pour sa part M. Griveaux.

Cela prouve "qu'il ne s'agit pas de passer de six parts de gâteau à sept parts plus petites : le gâteau grossit !" assure le secrétaire d'Etat, ex-directeur de la communication du groupe Unibail Rodamco, géant européen de l'immobilier commercial.

En matière d'emploi, la DGE constate que son étude ne "met pas encore en évidence un effet significatif", ce qui "pourrait s'expliquer par la forte diminution de la fréquentation touristique à Paris en 2016".

"Les petits commerces s'ajustent le dimanche, ils n'embauchent pas forcément. Les commerces moyens ont moins de mou, ça prend plus de temps. Quant aux gros paquebots, la Fnac, Darty, Auchan, ils sont bien obligés de recruter des vendeurs, des gens aux caisses, des agents de sécurité. Le nombre d'employés va forcément augmenter", a déclaré M. Griveaux.

"Pour ouvrir le dimanche, il est préférable d'atteindre une taille critique afin de pouvoir faire +tourner+ les salariés volontaires ou, au contraire, d'employer très peu de salariés, ce qui diminue les contraintes liées à la négociation des contreparties (rémunération majorée des heures travaillées le dimanche, repos compensateur)" constate l'étude de la DGE.

Hors ZTI, le taux d'ouverture dominicale a légèrement reculé entre septembre 2015 (13,1%) et février 2017 (11,4%).

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