À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 0,61% à 5.508,93 points et le Dax a cédé 0,58% à Francfort.

L'indice EuroStoxx 50 s'est replié de 0,93%, le FTSEurofirst 300 de 0,22% et le Stoxx 600 de 0,32%.

La Bourse de Londres est pour sa part restée fermée pour le Spring Bank Holiday, tout comme Wall Street en raison du Memorial Day.

A Milan, le Footsie Mib a chuté de 2,08%, portant à 10,6% son plongeon depuis un pic annuel le 7 mai et effacant quasiment l'intégralité de ses gains depuis le début de l'année.

Le président italien Sergio Mattarella a nommé lundi l'économiste Carlo Cottarelli, un ancien du Fonds monétaire international (FMI), à la tête d'un gouvernement de transition chargé de préparer le budget 2019 et d'organiser des élections législatives anticipées.

Cette décision est intervenue après l'abandon par le Mouvement Cinq Etoiles (M5S, anti-système) et la Ligue (extrême droite) de leur projet de former un gouvernement en réaction au refus du président Sergio Mattarella d'avaliser leur choix de l'économiste eurosceptique Paolo Savona, 81 ans, comme ministre de l'Economie.

L'idée que l'Italie ne sera pas dirigée par un gouvernement hostile à l'euro a brièvement fait monter les marchés lundi matin, mais la tendance s'est vite retournée.

"Etant donné les récents développements, il semble peu probable d'avoir une meilleure visibilité dans les prochains mois, en particulier si de nouvelles élections sont en préparation. Par conséquent, nous nous attendons à ce que les investisseurs internationaux restent à l'écart au moins jusqu'à ce que les troubles politiques se calment", indiquent les économistes de Société Générale.

Le rendement des obligations d'Etat italiennes à 10 ans, qui avait reculé dans les premiers échanges, a bondi de 23 points de base pour atteindre 2,682%, après un pic en séance à 2,697%, un plus haut depuis octobre 2014.

L'écart de rendement entre le 10 ans italien et son équivalent allemand s'est parallèlement élargi jusqu'à 234 points de base, le plus important depuis décembre 2013.

L'EURO ENCORE FRAGILISÉ

Les troubles italiens ont jeté le doute sur les autres pays périphériques de la zone euro que sont l'Espagne et le Portugal, d'autant que le premier est aussi confronté à une crise politique.

Le parlement espagnol se prononcera vendredi sur une motion de défiance déposée contre le président du gouvernement Mariano Rajoy qui voit la pression de l'opposition s'accentuer après la condamnation du Parti populaire (PP, droite) au pouvoir dans une affaire de corruption.

Le 10 ans espagnol a bondi à 1,521% contre 1,45% à la clôture vendredi et le 10 ans portugais a grimpé à 2,054% contre 1,88% en fin de semaine dernière.

La Bourse madrilène a reculé de 0,63% et le PSI 20 à Lisbonne a abandonné 1,74%.

Sur le marché des changes, l'euro a d'abord profité des annonces politiques en Italie avant de repartir à la baisse pour toucher un nouveau plus bas depuis novembre. La devise unique recule de 0,2% face au dollar, à 1,1628.

Si cette faiblesse de l'euro favorise généralement les indices boursiers en Europe, le repli des banques italiennes et des cours du pétrole ont plus que contrebalancé cet habituel soutien.

L'indice sectoriel des banques a perdu 0,85%, pénalisé par la chute des établissements financiers italiens, à l'instar d'UBI Banca (-5,41%) et d'Intesa Sanpaolo (-3,24%). L'indice des banques italiennes a lâché 4,09%.

De son côté, le compartiment du pétrole et gaz a reculé de 0,62% dans le sillage de la chute des cours du brut.

Le baril de Brent retombe vers 75 dollars, après avoir franchi la semaine dernière les 80 dollars, et le baril de brut léger américain (WTI) revient à 66 dollars contre un pic à plus de 72 dollars.

Ce brusque repli est lié à la perspective d'une hausse de la production de l'Opep : d'après des informations de Reuters, l'Arabie saoudite et la Russie discutent d'une augmentation de la production de pétrole du cartel et de ses partenaires d'environ un million de barils par jour, ce qui reviendrait à assouplir leur accord d'encadrement de l'offre en vigueur depuis janvier 2017.

Aux valeurs, le danois Genmab a plongé de 20,07%, lanterne rouge du Stoxx 600, après l'annonce par son partenaire Johnson & Johnson de l'arrêt d'une étude clinique utilisant son traitement phare contre le cancer.

Dassault Aviation, déjà en baisse en début de journée, a chuté de 2,96% après l'annonce en fin de séance du décès de l'industriel Serge Dassault, qui avait dirigé le groupe pendant 14 ans, jusqu'en février 2000.

(Édité par Véronique Tison)

par Blandine Henault