L'équipementier, qui organisait mercredi une journée investisseurs, a ajouté dans un communiqué qu'il visait aussi une croissance organique de 3% à 5% de son chiffre d'affaires sur la période 2018-2021, toujours hors Gemalto, en surperformant ses marchés.

En Bourse, le titre Thales cédait 0,64% à 108 euros vers 16h30, sous-performant très légèrement l'indice SBF 120 (-0,49%) mais conservant un rebond de 20% depuis le début de l'année.

"Le groupe présente (...) une marge d’appréciation de sa rentabilité et une amélioration de son 'mix' à terme", estime dans une note Louis Capital Markets Midcap Partners.

"Le groupe est le seul de son univers à avoir pris le virage du numérique", ajoute l'intermédiaire, faisant référence à l'acquisition prévue de Gemalto.

Dans le pôle défense et sécurité, qui a assuré plus de la moitié du chiffre d'affaires du groupe l'an passé, Thales vise ainsi une croissance organique de 4% à 6% par an, contre un rythme de 3,5% attendu pour ce marché, et sa marge est attendue à 11,5%-12,5% en 2021 contre 10,9% en 2017.

Dans l'aérospatiale (plus d'un tiers du chiffre d'affaires en 2017), Thales anticipe une croissance organique de 2% à 3%, soit au moins aussi bien que le rythme de 2% estimé pour ce marché, tout en améliorant sa marge à 10,5%-11,0% contre 10,0% l'an passé.

Dans le transport, sa troisième division, le groupe prévoit de croître de 4% à 5% par an, nettement plus que les 3% estimés pour ce marché, tandis que sa marge devrait doubler à 8,0%-8,5% en 2021 contre 4,1% en 2017.

DES ACQUISITIONS CIBLÉES POSSIBLES

Thales, qui entame la deuxième phase du plan "Ambition 10" initié en 2014 par l'ex-PDG Jean-Bernard Lévy, compte aussi investir environ un milliard d'euros par an dans la recherche et développement d'ici à 2021, soit 25% à 30% de plus qu'en 2017.

"On veut convaincre nos investisseurs que c'est la bonne martingale pour un groupe de technologie comme Thales", a dit son PDG Patrice Caine à des journalistes. "La R&D est vraiment vitale pour nous."

Thales veut se positionner aux côtés des grands noms de la Silicon Valley par le biais de l'internet des objets, du traitement des données, de l'intelligence artificielle et de la cybersécurité, comptant sur le rachat à 4,8 milliards d'euros de Gemalto pour accélérer encore cette stratégie.

"Une fois qu'elle aura été finalisée, l'acquisition de Gemalto (...) devrait contribuer également à accroître l'efficacité de la structure du capital, permettant au groupe d'accroître sensiblement son dividende tout en maintenant une flexibilité financière pour réaliser des acquisitions ciblées", explique le groupe dans son communiqué.

Patrice Caine s'est montré convaincu que le portefeuille actuel de produits de Thales était suffisamment étoffé.

"Devrait-il y avoir une autre acquisition de la taille de Gemalto ? Evidemment que non, pas pour le moment. Ce n'est pas seulement une question de ressources financières, c'est une question de 'bande passante' managériale", a-t-il déclaré aux analystes.

Le directeur financier Pascal Bouchiat a dit de son côté que le bénéfice net ajusté par action de Thales devrait fortement augmenter dans les années à venir, profitant de la baisse attendue du taux effectif d'impôt sur les bénéfices, qui devrait passer de 31% en 2017 à 23%-24% d'ici 2021.

Le taux de distribution du dividende, de l'ordre de 38%, devrait rester "sensiblement stable" sur la période, a-t-il ajouté.

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Cyril Altmeyer