L'enseigne fondée il y a 240 ans a ajouté qu'elle pourrait céder ses magasins danois pour renforcer ses fonds propres et faire face à la crise que traverse le secteur.

Le titre Debenhams chute de 7,24% à 10h15 GMT à la Bourse de Londres, après avoir perdu auparavant jusqu'à 19,4%, portant son recul à plus de 60% en un an.

Plusieurs détaillants britanniques ont soit mis la clé sous la porte, soit annoncé leur intention de fermer des magasins cette année, en raison de la faiblesse des dépenses de consommation, de la hausse des taxes foncières et à la concurrence accrue d'internet.

Dans ce secteur en difficulté, les grands magasins sont particulièrement exposés, Bhs ayant fait faillite en 2016 et House of Fraser ayant annoncé le 7 juin un important plan de restructuration qui menace 6.000 emplois.

"TEMPS DIFFICILES"

Debenhams, qui s'était déjà engagé dans un programme d'économies de 20 millions de livres (22,8 millions d'euros), a reconnu qu'il lui faudrait économiser davantage et a dit ne pas s'attendre à une amélioration des conditions de marché de sitôt.

Le groupe prévoit de réduire les dépenses en capital d'environ 140 millions de livres en 2018 à environ 75-90 millions de livres en 2019 et a lancé un examen stratégique des actifs non stratégiques.

Le directeur financier Matt Smith a déclaré à la presse que la chaîne danoise Magasin du Nord, qui compte six boutiques, avait été identifiée en vue d'une éventuelle cession, tout comme la filiale d'imprimerie Magenta Print, basée en Angleterre.

Debenhams avait acheté Magasin du Nord pour 12,3 millions de livres en 2009. Smith n'a pas précisé si Debenhams avait déjà reçu des offres.

Pour l'exercice annuel 2018, Debenhams prévoit désormais un bénéfice avant impôts de 35 à 40 millions de livres (40 à 46 millions d'euros) contre 50,3 millions attendus par le marché.

Sur les 15 semaines au 16 juin, les ventes à périmètre comparable ont diminué de 1,7%.

"Il est de notoriété publique que le secteur britannique du commerce du détail vit des temps exceptionnellement difficiles, et nos performances commerciales de ce trimestre reflètent cela", a déclaré le directeur général Sergio Bucher.

"On ne voit pas ces conditions changer dans un proche avenir".

Le 4 janvier, Debenhams avait déjà réduit ses prévisions de bénéfice après avoir dû baisser ses prix pendant la période de Noël.

Debenhams prévoit toujours une dette nette à la fin de son exercice d'environ 320 millions de livres, avant une baisse l'an prochain.

Les analystes de Peel Hunt, qui conseillent de vendre le titre, disent s'attendre à ce que Debenhams cesse de verser un dividende.

Voir aussi BREAKINGVIEWS-Debenhams dips into its emergency stock

(Claude Chendjou pour le service français, édité par Véronique Tison)

par James Davey