Tokyo (awp/afp) - Le groupe japonais de publicité Dentsu s'est montré lundi confiant pour 2017, après avoir dégagé un bénéfice net annuel en petite hausse de 0,5%, et a promis de changer les pratiques de travail après un suicide par surmenage.

Entre janvier et décembre, Dentsu, qui est aussi la maison mère de l'agence britannique Aegis, a affiché un profit de 83,5 milliards de yens (694 millions d'euros au taux de change retenu par le groupe), pour des recettes en augmentation de 2,4% à 838,36 milliards de yens.

Le bénéfice d'exploitation a pour sa part progressé de 7,4% à 137,68 milliards de yens.

La compagnie a affiché une croissance organique de 4,5% au Japon et a fait mieux encore à l'étranger (+5,7%), grâce à l'ensemble de ses régions: Asie-Pacifique (en particulier en Australie, Inde, Chine), Amériques (malgré des difficultés au Brésil) et Europe, même si le choix par les Britanniques de quitter l'Union européenne a miné "la confiance des entrepreneurs". Dans cette région, Dentsu note un redressement de l'activité en Russie "après un environnement instable en 2015".

Dentsu a par ailleurs poursuivi sa vaste campagne d'acquisition de petites agences étrangères via son réseau international Aegis, en particulier aux Etats-Unis où il a mis la main sur la société Merkle. Il a réalisé sur la période 45 opérations de rachat ou prise de participation à travers le monde, essentiellement pour doper ses activités dans le domaine de la publicité et la création numériques.

Pour 2017, Dentsu prévoit une amélioration de ses résultats, dans un marché attendu en croissance de 4%, tiré par le numérique: le chiffre d'affaires devrait bondir de 16,7% à 978,5 milliards de yens, le bénéfice d'exploitation de 10% à 151,5 milliards (+10%) et le bénéfice net de 3,7% à 86,6 milliards de yens.

Le nouveau PDG du géant publicitaire, Toshihiro Yamamoto, a par ailleurs annoncé une réforme des pratiques de travail, qui devrait être prête d'ici avril, pour une mise en oeuvre dans les deux années à venir, selon des propos rapportés par l'agence Bloomberg News.

Fin décembre, son précédent patron avait été acculé à la démission après l'annonce par les autorités de poursuites judiciaires en lien avec le suicide d'une salariée, une mort attribuée à des heures supplémentaires sans fin.

Un an plus tôt, Matsuri Takahashi, une jeune recrue, avait mis fin à ses jours, un décès reconnu comme un cas de "karoshi" (mort par excès de travail) et hautement médiatisé, ce au moment où le Premier ministre Shinzo Abe s'est juré d'attirer plus de femmes dans les entreprises et de changer la façon de travailler des Japonais.

Dentsu, société de premier plan, avait déjà été épinglée au début des années 1990 pour un cas similaire.

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