par Angelika Gruber

"Des négociations exclusives sont maintenant en cours", a déclaré une des sources, ajoutant que SAS avait approché en mai la Lufthansa en vue d'un tel projet.

Les sources ont précisé qu'un rapprochement avec SAS, détenu à 50% par les Etats suédois, danois et norvégien et à plus de 7% par la famille Wallenberg, n'était pas encore acquis.

"Que ces négociations aboutissent à un accord, rien n'est moins sûr. On ne connaît pas encore la tournure des événements", a dit une autre source proche de la stratégie de Lufthansa.

SAS a confirmé mener des discussions en vue d'une possible "solution structurelle" pour la compagnie aérienne tout en refusant de dévoiler l'identité de ses interlocuteurs.

"SAS tient à souligner qu'aucune décision n'a encore été prise", a ajouté la compagnie scandinave dans un communiqué. De son côté, Lufthansa s'est refusé à tout commentaire.

Sylvia Brustad, ministre du Commerce et de l'Industrie norvégien, a dit à Reuters que SAS réfléchissait à un changement de son actionnariat.

Lee titre SAS, un moment réservé à la hausse après que Reuters a fait état de l'intérêt de Lufthansa pour SAS, a terminé en hausse de 15,34% à 55,25 couronnes suédoises.

Avant le rebond enregistré ce vendredi, l'action SAS avait progressé de quelque 18% des trois derniers mois, mais, sur l'année écoulée, elle accuse une baisse d'environ 60%, ce qui en fait la plus mauvaise performance du secteur européen du transport aérien sur la période.

TROIS "CONSOLIDATEURS"

L'Association internationale du transport aérien (IATA) a estimé la semaine dernière que le secteur aérien mondial allait subir une perte de 5,2 milliards de dollars cette année en raison de la hausse des cours du pétrole et une autre de 4,1 milliards en 2009.

Alitalia pourrait être la première victime de cet environnement décrit comme "maussade" par l'IATA puisque la compagnie italienne se retrouve au bord du dépôt de bilan

Lufthansa est considéré comme l'un des principaux agents de consolidation du marché du transport aérien européen, au même titre qu'Air France-KLM et British Airways.

Le transporteur allemand, numéro deux en Europe derrière son concurrent franco-néerlandais, examine toute une série de dossiers de croissance externe, dont Alitalia, le polonais LOT et Austrian Airlines.

SAS, membre de l'alliance commerciale Star Alliance co-pilotée par Lufthansa, représente 830 millions d'euros en Bourse. Avec une telle acquisition, Lufthansa se rapprocherait d'Air France-KLM en termes de trafic passager.

Version française Gilles Guillaume et Benoît Van Overstraeten