La compagnie aérienne allemande a révisé à la baisse mardi sa prévision de bénéfice d'exploitation annuel, désormais attendu à 1,1 milliard d'euros alors qu'elle l'espérait auparavant au même niveau qu'en 2007, soit autour de 1,37 milliard.

Ses comptes ont notamment souffert de la faillite le mois dernier de la banque Lehman Brothers, avec laquelle elle avait conclu un contrat de couverture de ses achats de kérosène.

La chute de la banque d'investissement se traduit par une baisse du taux de couverture kérosène de la compagnie. Or ses dépenses en carburant ont bondi de 48,9% sur les neuf premiers mois de l'année.

Plus globalement, Lufthansa explique que le climat actuel dans le secteur du transport aérien est dominé par l'incertitude et s'attend donc à une demande en baisse pour le trafic passagers jusqu'à la fin de l'année, d'où une réduction des capacités qui se prolongera l'année prochaine.

"Lufthansa aurait dû réduire ses capacités plus tôt au troisième trimestre et se concentrer davantage sur la réduction des coûts", juge Uwe Heinrich, analyste d'UniCredit.

La compagnie prévoit toujours une hausse de son chiffre d'affaires l'an prochain et son directeur financier Stephan Gemkow a confirmé la volonté du groupe d'investir 2,5 milliards par an d'ici 2011.

Il a ajouté que le dividende pourrait être ajusté à la baisse si la situation des marchés financiers ne se normalise pas.

A la Bourse de Francfort, l'action Lufthansa gagnait 6,68% à 10,06 euros vers 10h05 GMT alors que l'indice Dax cédait 2,55%, plombé par la rechute de Volkswagen.

Le titre Lufthansa est valorisé environ huit fois le bénéfice attendu pour 2009, affichant une surcote par rapport à Air France-KLM et British Airways. Le marché prend notamment en compte l'importante trésorerie du groupe, censée lui permettre de mieux résister à la crise actuelle.

Maria Sheahan, version française Marc Angrand