FRANCFORT (awp/afp) - La Deutsche Bank et la Commerzbank ont confirmé dimanche l'entame de discussions en vue d'une éventuelle fusion, après des mois de pourparlers préliminaires.

"Au vu des opportunités qui se présentent, le directoire de Deutsche Bank a décidé d'examiner des options stratégiques" qui comprennent "des discussions en cours avec Commerzbank", a indiqué la première banque allemande dans un communiqué. Celle-ci a ajouté qu'il n'y a "aucune garantie qu'une transaction se produira".

Des discussions vont se tenir "en vue d'une potentielle fusion", a indiqué de son côté Commerzbank dans un communiqué qui tient en une seule phrase.

Deutsche Bank a précisé quant à elle vouloir évaluer des options "pour voir si elles renforceront la croissance et la rentabilité de la Banque".

Cette dernière a fortement souffert depuis la crise financière et n'a dégagé qu'un modeste bénéfice net l'an dernier, après trois années de lourdes pertes sur fond de recettes en recul et de milliards d'amendes liées à ses scories judiciaires.

Commerzbank est de son côté encore détenue par l'État allemand, à hauteur de 15%, après que Berlin a dû intervenir à la suite de l'acquisition en 2009 de la Dresdner Bank en difficulté, et se trouve partiellement confrontée à une restructuration compliquée.

Le gouvernement allemand a lui encouragé depuis des mois les deux banques de Francfort à explorer la possibilité d'une fusion afin de créer un "champion national" dans le domaine des services financiers pour plus de compétitivité à l'international.

"Il y a des discussions sur la situation telle qu'elle est", avait déclaré laconiquement le ministre allemand des Finances Olaf Scholz, lundi en marge d'une réunion de l'Eurogroupe à Bruxelles. "Le gouvernement fédéral accompagne équitablement des discussions relevant du secteur privé".

Or, les détracteurs du projet font valoir les positions faibles de la Deutsche Bank et de la Commerzbank et que le mariage de deux entreprises en difficulté ne constituerait pas une alliance saine.

Deux syndicats allemands ont eux catégoriquement rejeté l'idée de fusion.

Elle ne permettrait pas de voir émerger une banque "qui soit vraiment grande, même sur le marché européen", mais la rendrait "bien plus attractive pour une prise de contrôle +hostile+, venue par exemple de France", a argué le puissant syndicat des services Verdi, dans une prise de position transmise à l'AFP cette semaine.

Le volet social du projet inquiète en première ligne, avec "au moins 10.000 emplois gravement menacés" selon Verdi, en complément des milliers de départs déjà annoncés et en cours dans chacune de ces banques.

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